Les nouveaux produits sont demeurés peu visibles à Nantes, Baycox® Bovis mis à part

Nantes est devenu un port d’attache habituel des journées de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Du côté des laboratoires pharmaceutiques, l’exposition commerciale ne réserve pas de grandes surprises, bonnes ou mauvaises. Chacun y retrouve ses marques, ses habitudes… La routine !

Bayer surprend en présentant un cheptel de trois vaches peintes avec Baycox® Bovis

Un seul symposium, organisé par Bayer, a été consacré à un nouveau médicament destiné aux veaux, le toltrazuril (Baycox® Bovis). Toutefois, cet anticoccidien est déjà assez largement utilisé “hors AMM”. L’obtention d’une AMM pour cette suspension buvable spécifique aux veaux permet cependant de mieux en cadrer l’usage. Son point fort est la rémanence du toltrazuril et de son métabolite actif, le ponazuril. Une seule administration suffit – « une fois pour toutes » – pour traiter les veaux en métaphylaxie. Mais son point faible est aussi cette rémanence, qui conduit à un long délai d’attente (soixante-trois jours) et à des précautions d’emploi importantes pour prévenir une trop longue persistance du ponazuril dans l’environnement (voir page 20).

Depuis plus d’un an, le principal concurrent, le diclazuril (Vecoxan®), est développé par Janssen chez le veau. Le traitement métaphylactique nécessite souvent deux administrations orales. A Nantes, Janssen a souligné ses atouts : un délai d’attente nul et l’absence de contre-indication environnementale. Le laboratoire élargit aussi sa gamme avec un petit flacon de 200 ml et un grand bidon de 5 l, en sus des présentations en 1 et 2,5 l.

Deux antibiotiques injectables “respiratoires” chez Schering Plough et Intervet

En antibiothérapie, deux spécialités injectables, lancées au congrès mondial de la buiatrie l’an dernier à Nice, ont été présentées pour la première fois sur les stands d’Intervet et de Schering-Plough. Pour ce dernier, il s’agit de Resflor® qui associe, dans la même formulation, deux molécules phares du laboratoire, le florfénicol (Nuflor®) et la flunixine (Finadyne®). Cette solution injectable est destinée au traitement des infections respiratoires (M. hæmolytica, P. multocida et H. somni) en une seule administration par voie sous-cutanée. Dans la même indication, mais sans AINS, Intervet présentait pour la première fois une formulation longue action de cefquinome (Cobactan® LA 7,5 %). Le schéma posologique de cette céphalosporine de 4^e génération comprend deux administrations sous-cutanées à quarante-huit heures d’intervalle. Les deux nouvelles formulations sont contre-indiquées chez les vaches laitières.

Le stand de Pfizer est surtout consacré à la filière lait

La filière du lait n’a pas désintéressé les laboratoires. Face à face, les stands de Pfizer, Elanco et Boehringer Ingelheim y étaient presque entièrement dédiés. Au tarissement, Elanco a ainsi présenté les résultats d’essais comparatifs de la tylosine injectable (Tylan®) employée au tarissement, en association avec un intramammaire. De son côté, Boehringer Ingelheim a développé le diagnostic des mammites à S. aureus sensibles aux bêta-lactamases avec le test à la nitrocefine. Le pénéthamate (Stop M®), dérivé de la pénicilline G, peut alors se révéler une arme efficace contre ce germe “sensible” dans la mamelle.

Boehringer Ingelheim propose un bolus de calcium oral contre les fièvres de lait

Le laboratoire a également proposé un nouveau calcium oral pour lutter ou prévenir le risque de fièvre vitulaire : Bovikalc®. L’originalité de ce supplément nutritionnel tient surtout dans sa forme galénique en bolus, alors que la quasi-totalité de ces produits étaient jusqu’à présent commercialisés en liquide ou en gel. Avec le bolus enrobé d’un film lipidique, toute la dose est administrée dans le rumen, sans risque de fausse déglutition. Le bolus contient un mélange de chlorure de calcium, à l’action immédiate et de sulfate de calcium, résorbé plus lentement.