L’agent responsable de la tremblante résiste bien à l’épreuve du temps

En 1978, l’Islande instaure un programme de lutte contre la tremblante du mouton. Les troupeaux affectés sont abattus et les bâtiments d’élevage désinfectés. Deux à trois années plus tard, des animaux provenant d’élevages indemnes sont réintroduits dans ces exploitations. Entre 1978 et 2004, la maladie est de nouveau diagnostiquée dans trente-trois d’entre elles. Dans neuf cas, la réapparition de l’affection est observée entre quatre et vingt et un an après l’abattage du troupeau infecté. Une contamination environnementale est suspectée, bien que l’hypothèse d’une source externe de contamination ne puisse être écartée.

Des chercheurs⁽¹⁾ s’intéressent principalement à une exploitation parfaitement contrôlée et sans introduction d’animaux. Dans cet élevage, la tremblante est de nouveau mise en évidence dix-huit ans après l’abattage du troupeau et deux ans après que des agneaux ont été transférés dans un ancien bâtiment, jamais désinfecté. Les scientifiques excluent une contamination extérieure. Ils avancent comme première hypothèse la persistance de l’agent responsable de la tremblante pendant au moins seize années dans le vieux bâtiment.

La tremblante du mouton est connue depuis 1732, date à laquelle elle est observée pour la première fois chez les petits ruminants (chèvres et moutons) en Angleterre. L’affection appartient au groupe des encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST). Il s’agit de maladies dégénératives du système nerveux central. La tremblante se caractérise par l’apparition de symptômes nerveux (troubles comportementaux, locomoteurs, de la sensibilité). Son évolution conduit à la mort de l’animal en quelques mois (deux à six).

• (1) G. Georgsson et coll. : « Infectious agent of sheep scrapie may persist in the environnement for at least 16 years », Journal of general virology, 2006, vol. 87, n° 12, pp. 3737-3740.