La gestion de la santé de la faune sauvage exige une expertise scientifique

L’écologie des maladies de la faune sauvage, leur gestion et les challenges sociopolitiques qui y sont associés, les nouveaux outils et technologies applicables à la santé de ces animaux sont les thèmes qui ont réuni quatre cents participants internationaux à Estes Park dans le Colorado (Etats-Unis), du 12 au 17 août dernier. La Wildlife Disease Association (WDA) a ainsi rassemblé autour de ces questions des vétérinaires, des biologistes, des gestionnaires de la faune sauvage et des techniciens.

Le milieu vétérinaire français était représenté par le professeur Marc Artois, de l’école de Lyon. Il a exposé les étapes clés pour contrôler des crises comme celle due à l’émergence de la grippe aviaire l’an dernier en Europe. Connaître l’agent pathogène, définir son réservoir, gérer les risques et enfin informer le public sont ainsi des étapes essentielles. Il a souligné la nécessité d’améliorer la collaboration entre les différents acteurs impliqués (biologistes, virologistes, vétérinaires de la faune sauvage et de la santé publique). Selon lui, l’investigation et la gestion des maladies de la faune sauvage devraient être considérées comme des domaines d’expertise scientifique au sein de la profession vétérinaire.

L’épidémiologie spatiale, l’investigation légale post-mortem (visant à déterminer les circonstances du décès d’animaux sauvages dans un contexte criminel), l’anesthésie de terrain ou encore l’application de modèles de simulation à la gestion des maladies de la faune sauvage (permettant d’anticiper leur progression selon le contexte économique et social) ont fait l’objet d’ateliers thématiques.

En outre, les affections majeures chez la faune sauvage ont été particulièrement développées. Ainsi, la maladie du dépérissement chronique, une encéphalopathie spongiforme transmissible des cervidés d’Amérique du Nord, bénéficie dorénavant d’un vaccin, testé avec succès chez des souris de laboratoire. De son côté, la grippe aviaire a des conséquences inattendues, comme l’a évoqué le professeur Philippe Berny de Lyon, avec la recrudescence en France des empoisonnements volontaires d’oiseaux sauvages intervenus après la découverte des cas positifs dans l’Ain. Quant à la peste, une équipe américaine a créé une souche luminescente de Yersinia pestis qui permet d’étudier in vivo la cinétique de la progression de la maladie chez des souris, selon différentes voies d’inoculation.

• Pour en savoir plus : http://wildlifedisease.org