Pharmacie. Six mois d’efficacité pour l’acétate d’osatérone chez les chien
Actualité
Auteur(s) : Éric Vandaële
Virbac procède actuellement au lancement d’Ypozane®, des comprimés à base d’un nouvel anti-androgène, l’acétate d’osatérone, destiné au traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate. L’un des enjeux de ce nouveau médicament est le dépistage de cette affection, souvent a symptomatique. Aujourd’hui, même si ce dépistage ne présente aucune difficulté technique (un simple toucher rectal dans un premier temps), il n’est pas fréquemment réalisé en l’absence de signe clinique (hématurie, raideur, constipation, etc.). Pourtant, l’hyperplasie prostatique toucherait plus de 80 % des chiens mâles âgés de plus de six ans. Jusqu’à présent, en l’absence de traitement médical spécifique, même quand la maladie est diagnostiquée, peu de chiens sont finalement traités… ce qui n’encourage pas le dépistage asymptomatique.
L’acétate d’osatérone se présente en comprimés non sécables. Quatre dosages sont donc proposés selon le poids des chiens (entre 3 et 60 kg). Le schéma thérapeutique comprend l’administration d’un seul comprimé par jour à la dose de 0,25 à 0,50 mg/ kg pendant sept jours.
Par voie orale, la résorption digestive est rapide, avec un pic plasmatique atteint en deux heures environ (avec ou sans nourriture). L’élimination de l’osatérone et de son métabolite actif (un dérivé hydroxylé) est plus lente, avec une demi-vie d’élimination de quatre-vingts à cent heures. L’élimination est principalement biliaire (60 %) et secondairement urinaire (25 %). Ces caractéristiques conduisent à une accumulation progressive de la molécule durant les sept jours du traitement, puis à une persistance des concentrations plasmatiques pendant plusieurs jours après son arrêt.
L’acétate d’osatérone est un stéroïde progestatif de synthèse présenté comme un anti-androgène. Son action antitestostérone sur le tissu prostatique est double. D’abord, il bloque le passage de la testostérone dans la cellule prostatique. Ensuite, dans la cellule, il inhibe de manière compétitive la fixation de la testostérone et de son dérivé, la dihydrotestostérone, à leurs récepteurs prostatiques. Les effets de la testostérone sont donc inhibés, ce qui conduit à une diminution du volume de la prostate et des signes cliniques éventuels.
La réponse clinique apparaît dès la première semaine de traitement et augmente encore durant la suivante (sans traitement). Elle persiste six mois. Au-delà, le volume de la prostate peut augmenter de nouveau et les signes cliniques réapparaître. Toutefois, même un an après le traitement, le volume prostatique et les symptômes associés sont en moyenne inférieurs à ceux évalués avant le traitement.
L’étude clinique multicentrique comparative chez cent quarante-deux chiens, évaluée par l’Agence européenne du médicament, confirme l’efficacité de ce protocole renouvelé tous les six mois si nécessaire (voir graphique). Il est possible de le combiner avec un traitement antibiotique en cas de prostatite infectieuse associée.
Du côté des mises en garde, le profil d’activité de la molécule conduit à éviter de mettre ce médicament en contact direct avec les femmes enceintes, bien qu’un contact cutané ou même une contamination orale (les mains portées à la bouche) ne soit pas susceptible de représenter un risque sérieux pour l’utilisateur. Chez les chiens, les études de tolérance à une, trois et cinq fois la dose recommandée pendant dix jours ne mettent en évidence aucun effet indésirable, à l’exception d’une baisse de la cortisolémie à dose élevée. Cet effet n’a pas été observé à la posologie recommandée (0,25 mg/kg). En effet, la molécule n’a qu’une faible affinité pour les récepteurs glucocorticoïdes. Sur le terrain, les études cliniques rapportent surtout des cas d’augmentation légère de l’appétit. En outre, ce traitement est possible chez les mâles reproducteurs. La libido, le spermogramme et donc les performances de reproduction des chiens traités ne sont pas modifiés par cet anti-androgène. Cela constitue l’un des atouts essentiels de ce traitement.
Pour en savoir plus voir sur la documentation de référence, voir le site de l’Agence européenne du médicament : http ://www.emea.europa.eu/vetdocs/vets/Epar/ypozane/ypozane.htm
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