20 % des races bovines, caprines, porcines, équines et avicoles sont menacées d’extinction

Le taux de disparition des races d’animaux d’élevage est qualifié « d’alarmant » par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle a exhorté la communauté internationale à adopter un plan d’action mondial pour freiner l’érosion de la diversité des animaux de ferme et protéger les disponibilités vivrières, lors d’une réunion à Interlaken (Suisse), le 4 septembre dernier.

Selon son rapport, intitulé « L’état des ressources zoogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde », au moins une race domestique a disparu chaque mois au cours des sept dernières années, ce qui signifie que ses caractéristiques génétiques sont perdues à jamais. Le rapport ajoute qu’environ 20 % des races bovines, caprines, porcines, équines et avicoles du monde sont actuellement menacées d’extinction.

Les ressources zoogénétiques vont prendre une importance capitale

« Les solutions que les ressources zoogénétiques offrent pour l’amélioration de la production animale seront d’une importance considérable au cours des prochaines décennies, a affirmé le sous-directeur général de la FAO, Alexander Müller. Le changement climatique et l’émergence de maladies du bétail virulentes soulignent la nécessité de préserver la capacité d’adapter nos systèmes de production agricole. » A cet égard, l’organisation estime que la sélection animale est cruciale. De nombreuses races menacées d’extinction présentent en effet des caractéristiques uniques qui peuvent être utiles pour affronter ces enjeux au cours des années à venir. En outre, selon elle, il faut procéder à une gestion plus judicieuse des races courantes, dont beaucoup souffrent d’une perte de diversité génétique due à l’utilisation d’un nombre trop restreint de géniteurs pour la reproduction. D’après Alexander Müller, des mesures liées aux politiques et aux technologies appropriées sont à prendre de toute urgence pour améliorer l’utilisation de la diversité zoogénétique (utilisation durable et amélioration génétique). Le rapport de la FAO souligne en outre que 48 % des pays dans le monde ne développent aucun programme national de conservation des races in vivo et 63 % déclarent ne pas en avoir in vitro. Les options de conservation des races in vivo ont recours à des fermes ou à des régions protégées, ainsi qu’à des paiements ou autres mesures de soutien destinés aux détenteurs de races rares dans leur environnement de production. La conservation in vitro du matériel génétique dans l’azote liquide peut fournir un complément bénéfique aux approches in vivo.

« La caractérisation des races est tout aussi importante, poursuit le sous-directeur de la FAO, et il est fondamental d’affronter les lacunes et les faiblesses des pays en développement en matière d’inventaire, de caractérisation, de conservation et d’utilisation de leurs races animales. »

• Source : FAO.