Le virus du Chikungunya débarque en Italie

Plus de cent soixante personnes ont été infectées par le virus du Chikungunya dans la région de Ravenne, au nord-est de l’Italie, depuis le début du mois de juillet dernier. L’Institut supérieur de la santé italien avance l’hypothèse d’un voyageur, de retour d’Inde et atteint du virus, qui serait le cas index. Piqué par un moustique auquel il a transmis le virus, il a permis la propagation de la maladie en Italie.

Pour le professeur Antoine Flahault, chef de la cellule nationale de coordination de la recherche sur le chikungunya, il s’agit d’une « première mondiale » hors de la zone intertropicale. La souche responsable est probablement est-africaine, partie du Kenya en juin 2004, rapporte-t-il dans les colonnes du Quotidien du médecin⁽¹⁾. « L’épidémie, qui était confinée dans l’océan Indien, s’étend. » Il juge la situation « inquiétante, sans être alarmante ». Des maladies autrefois dites tropicales sont devenues beaucoup plus universelles, selon lui.

Cet épisode atteste de la réalité du risque de transmission vectorielle du virus en Europe du Sud. Aedes albopictus, l’un des deux moustiques vecteurs de la maladie, est également présent dans le sud de la France métropolitaine, en particulier dans les Alpes-Maritimes et en Corse.

Depuis l’an dernier, un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la Dengue et du virus du Chikungunya est en place en métropole. Il porte sur une surveillance entomologique et humaine et sur une sensibilisation des personnes qui résident dans les zones où la présence du moustique est avérée.

• (1) Le Quotidien du médecin du 5/9/2007.