Une nouvelle arme pour éviter d’oublier des compresses

Une technologie similaire à celle employée dans les puces électroniques pour identifier les animaux de compagnie est utilisée en médecine humaine pour éviter l’oubli de compresses dans une plaie chirurgicale. La méthode actuelle consiste à compter les compresses avant l’opération, avant la fermeture de la cavité explorée et avant la suture cutanée.

Une équipe de médecins⁽¹⁾ de l’école américaine de médecine de Stanford, en Californie, a testé chez huit patients, ayant subi une intervention abdominale ou pelvienne, un nouveau dispositif pour identifier les compresses.

Une ou deux compresses “à puce” sont placées par un chirurgien dans la cavité abdominale du patient. Une compresse normale sert de témoin. Un autre chirurgien doit les retrouver. Chaque fois, les compresses sont localisées en moins de trois secondes en moyenne. Le taux de détection, la spécificité et la sensibilité de l’expérience sont de 100 % à chaque fois. Malgré ce succès, les auteurs estiment qu’il y a toujours une place pour l’erreur humaine.

Les compresses sont équipées de la technologie RFID (radiofrequency identification) développée par la société ClearCount Medical Solutions (Pennsylvanie). Cette technologie est également employée pour les systèmes antivol dans les magasins de vêtements, par exemple. Dans le domaine de la chirurgie, le but est de réduire la morbidité associée à l’oubli de compresses. Cette erreur médicale se produirait chez un patient sur dix mille. Elle ajouterait en moyenne quatre jours d’hospitalisation et aurait entraîné la mort d’une soixantaine de personnes en 2000, aux Etats-Unis. Les compresses représentent un tiers des objets oubliés à l’intérieur des patients et les auteurs estiment qu’à terme, tous les instruments de chirurgie pourraient être équipés de la technologie RFID.

• (1) A. Macario et coll. : « Initial clinical evaluation of a handheld device for detecting retained surgical gauze sponges using radiofrequency identification technology », Arch Surg., 2006, vol. 141, n° 7, pp. 659-662.