La dinde et le canard au menu des interventions de l’Amva

Pour cette 21^e édition du Salon des productions animales-Carrefour européen (Space), les « actualités en pathologie aviaire », mises au programme par le groupe français de l’Association mondiale vétérinaire d’aviculture (Amva) avec le concours de la revue Filières avicoles, ont fait état de l’avancement de la recherche pour trois affections particulièrement préoccupantes : l’histomonose en élevage de dinde, les entérites des dindonneaux et l’influenza aviaire H5 faiblement pathogène chez le canard.

En préalable à l’étude du portage asymptomatique d’Histomonas meleagridis et des facteurs de risque associés, l’équipe de l’unité “épidémiologie et bien-être avicole et cunicole” de l’Afssa de Ploufragan-Brest a identifié les prélèvements les plus pertinents quant à la détection de H. meleagridis chez les animaux et dans leur environnement. « Les caecums sont des prélèvements de choix pour un dépistage du protozoaire par polymerase chain reaction (PCR), a indiqué notre consœur Rozenn Souillard. La PCR directe sur échantillon congelé est a priori la technique la plus sensible. » La méthode d’analyse des pools de fientes nécessite, quant à elle, quelques travaux supplémentaires. Cette étude a également démontré la possibilité de détecter H. meleagridis par PCR dans l’environnement d’un élevage contaminé. A ce titre, les poussières, les pédi-chiffonnettes et l’eau sont à privilégier. Chez les dix élevages suivis, aucun lien entre la détection du parasite et la gravité de la maladie n’a été démontré.

Un programme d’étude sur les virus entéritiques des dindonneaux est lancé

Il n’y avait pas eu d’enquête sur les virus entéritiques des dindonneaux depuis la période 1982-1987. Aussi, face à la recrudescence des troubles digestifs chez ces oiseaux, l’unité de virologie, immunologie et parasitologie aviaires et cunicole (Uvipac) de l’Afssa de Ploufragan-Brest a lancé un programme d’étude des virus entéritiques des dindonneaux. Un astrovirus de la dinde de type 2 (TAstV2) a été isolé, tant chez les lots d’animaux atteints de poult enteritis mortality syndrom (Pems⁽¹⁾) que chez les oiseaux atteints d’autres entérites et dans le lot témoin. « Dès 1982, les astrovirus de type 2 existaient », a indiqué Didier Toquin, de l’Afssa de Ploufragan-Brest, à la suite de l’analyse rétrospective de vingt-trois contenus digestifs de dindonneaux diarrhéiques prélevés entre 1982 et 1988.

Le prochain programme de recherche étudiera plus particulièrement le portage inapparent des astrovirus, recherchera la présence de coronavirus et de contaminants viraux susceptibles d’intervenir en “association de malfaiteurs”.

Egalement conduite par l’Uvipac, l’étude des sources et des modes de contamination des canards par des virus influenza H5 faiblement pathogènes (LP) a montré l’absence de contamination expérimentale verticale et pseudoverticale de virus H5N3 LP (A/duck/France/05054a/05) chez le canard de barbarie. En outre, il n’a pas été mis en évidence de survie longue du virus H5 LP dans l’embryon de canard infecté expérimentalement in ovo. « La présence virale précoce dans l’œuf entraîne la mort de l’embryon », a constaté Jean-Paul Picault, chercheur à l’Uvipac, qui a néanmoins pondéré ces résultats rassurants.

• (1) Les dindonneaux atteints de Pems sont âgés de deux à quatre semaines, la mortalité est supérieure à 1 % pendant cinq jours consécutifs. Un blocage de la croissance est observé, ainsi qu’une atrophie du thymus et des bourses de Fabricius.