Mieux vaut varier les incidences du cliché thoracique

L’incidence ventro-dorsale est la plus fréquemment utilisée en pratique lors de radiologie thoracique chez le chien. Pourtant, l’incidence dorso-ventrale n’est pas à négliger. Les auteurs d’une étude⁽¹⁾ ont comparé les caractéristiques de chaque vue.

Les organes les plus proches de la source de rayons X apparaissent agrandis, alors que les plus proches de la cassette sont moins amplifiés. Le thorax ventral est donc mieux visible en incidence ventro-dorsale, alors que le thorax dorsal est plus clair en incidence dorso-ventrale. Pour la première incidence, le chien est placé en décubitus dorsal. Elle permet une insufflation maximale des poumons et un positionnement plus aisé. Elle fournit également une meilleure visualisation de la veine cave postérieure, ainsi que du médiastin. Cette position est privilégiée lors de suspicion d’une masse médiastinale. Elle autorise aussi l’étude du lobe pulmonaire accessoire. Lors de l’incidence dorso-ventrale, le chien est placé en décubitus ventral, une position moins stressante, surtout s’il présente une forte dyspnée ou en cas de choc hypovolémique. Cette vue est préférée pour l’étude de la région thoracique dorsale, en particulier pour visualiser les vaisseaux pulmonaires lobaires caudaux, les ganglions lymphatiques hilaires, la trachée, les bronches et l’oreillette gauche. La silhouette cardiaque est en outre moins variable dans cette incidence. Lors d’épanchement pleural, la différence entre les deux incidences est flagrante. Les poumons et la silhouette cardiaque sont mieux visualisés en incidence ventro-dorsale. En effet, le liquide, en raison de la gravité, s’accumule en position dorsale. Si la quantité de liquide est faible, les deux incidences sont conseillées. Lors de pneumothorax, une nette différence existe également. En décubitus dorsal (incidence ventro-dorsale), l’air s’accumule sur la ligne médiane et se superpose à la colonne vertébrale et au sternum. En décubitus ventral (incidence dorso-ventrale), l’air, localisé dans l’angle costo-phrénique, est plus facile à détecter. Ainsi, les deux vues de profil apportent des informations différentes. Analyser les deux clichés peut être bénéfique, en complèment de l’incidence latérale.

• (1) E.L. Brinkman et coll. : « The clinical use fulness of the ventrodorsal versus dorsoventral thoracic radiograph in dogs », JAAHA, 2006, vol. 42, n° 6, pp. 440-449.0