Exposition. Bêtes et hommes à La Villette
Actualité
Auteur(s) : Lorenza Richard
L’animal que l’on observe était le thème de la table ronde organisée le 6 octobre dernier dans le cadre de l’exposition Bêtes et Hommes, à Paris. Comment passer de l’observation d’un animal à un savoir, c’est-à-dire à la construction d’une théorie du comportement ? Telle était la question posée aux invités par Vinciane Despret (voir entretien ci-contre), commissaire scientifique de l’exposition.
Pour Thierry Aubin, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et bioacousticien, « l’important est d’observer l’animal en situation, dans son environnement naturel, social et physique, pour voir comment il interagit avec lui ». Il convient de se placer du côté de l’animal pour l’étudier et le mettre dans les conditions adéquates, pour qu’il nous fasse pénétrer dans son univers propre, souligne le scientifique. Ainsi, lorsque les chercheurs étudiaient les souris arboricoles dans un labyrinthe horizontal, leurs capacités étaient particulièrement réduites par rapport à celles des souris blanches. Elles étaient en effet désorientées, car leur mode de déplacement habituel s’effectue dans un plan vertical. Les compétences des animaux observés dépendent donc du dispositif mis en place par les éthologues. Il est nécessaire de le décrire précisément, ainsi que les relations entre les chercheurs et les animaux et leurs interférences.
Pour Gérard Dousseau, chef soigneur à la ménagerie du jardin des Plantes, l’examen des animaux est quotidien, dans le but de déceler tout comportement inhabituel. « De notre observation au plus près des animaux dépendent les bons soins que nous allons leur prodiguer », déclare-t-il.
Il existe donc deux formes d’observation de l’animal, résume Vinciane Despret : « Les scientifiques interviennent pour savoir, alors que les naturalistes savent pour intervenir. » Les éthologues cherchent un comportement qui caractérise une espèce, en généralisant leur recherche. Or tout ne peut pas être généralisé. « Avec le recul d’observations menées depuis plus de trente ans, de nouvelles connaissances émergent, qui forcent à prendre en considération des individus qui ne font pas la même chose que les autres, et même des groupes qui ne font pas la même chose que d’autres groupes de la même espèce », constate Chris Herzfeld, anthropologue. Thierry Aubin ajoute que « l’essence d’une expérience scientifique est d’être reproductible ». C’est pourquoi les éthologues de terrain, peu nombreux, s’intéressent aux comportements généraux. Mais il est intéressant de voir jusqu’où un animal particulier peut aller pour savoir jusqu’où l’espèce, dans des conditions inhabituelles, peut développer certaines capacités.
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