« Le recadrage exige de retourner la façon dont nous avons été formés »

La pratique du recadrage demande une écoute vraiment attentive de l’éleveur, de ses attentes, de la façon dont il décide. Lui, il a un problème, et une vision de son problème. Il faut utiliser cette expérience de l’éleveur et faire en sorte de fixer nos connaissances sur les siennes. Cette pratique est difficile, car elle demande de retourner complètement la façon dont nous avons été formés, selon un seul schéma qui est : un examen clinique, des hypothèses, un diagnostic, puis « vous faites cela, car l’animal a ça ». Cela nécessite de retourner la façon dont nous raisonnons. Dans l’approche multifactorielle, il est également possible d’édicter des recettes et l’éleveur vous répond « nous avons déjà tout fait ». Il faut prendre le problème d’une autre façon. Lors des formations“mammites”et“conseil” organisées par l’ARGDS et le GTV de Haute-Normandie, j’ai découvert la pratique du recadrage. L’éleveur chez qui nous avons pratiqué cette technique n’appréhende plus ses mammites de la même façon. Il ne pouvait pas guérir ses vaches, or comme il aime beaucoup ses animaux, il gardait longtemps ses vaches à cellules. Il a ainsi appris à cerner les limites de la thérapeutique, et à raisonner ses traitements, ainsi que ses réformes.

Dans notre cabinet vétérinaire, nous avons développé une activité d’analyse du lait de mammite. J’utilise le recadrage pour amener les éleveurs vers une approche construite, un raisonnement du médicament.

Se former avec quelqu’un qui sait pratiquer le recadrage est une bonne méthode, qui nous donne des éléments pour essayer par la suite.