Les Ecorchés du musée Fragonard feront bientôt peau neuve

Le site de Maisons-Alfort n’abrite pas seulement une école vétérinaire, mais aussi un musée unique en son genre, qui fera prochainement l’objet d’une rénovation. Le musée Fragonard a ainsi reçu la visite de représentants des laboratoires Merial et Sanofi-Aventis, le 22 octobre dernier. Une cérémonie était organisée pour marquer le soutien de ces deux entreprises au projet de réhabilitation. Trois firmes pharmaceutiques interviennent en fait dans ce programme, puisque Schering-Plough avait également apporté son appui l’an passé. Ces mécènes ont été accueillis en fin de matinée par les personnalités de l’école d’Alfort, dont son nouveau directeur, Jean-Paul Mialot, ainsi que ses directeurs délégués, le président du conseil d’administration, Jacques Bombal, le conservateur, Christophe Degueurce, et le président de l’Association des anciens élèves et amis de l’école d’Alfort, Bernard Toma. Les représentants des entreprises ont exprimé leur enthousiasme pour le projet avant de suivre Christophe Degueurce à la découverte des collections dédiées à l’anatomie et à la pathologie animale. Des moulages d’organes en plâtre, des monstres animaux et les fameux Ecorchés d’Honoré Fragonard⁽¹⁾, datant du XVIII^e siècle, ont ainsi fait partie de la visite.

Les collections se sont détériorées lors de la canicule de l’été 2003

La décision de rénovation est née du désastre observé en 2003. En effet, sous l’effet de la chaleur et de l’afflux des visiteurs, les injections vasculaires des Ecorchés fondaient. Ce processus devait être enrayé rapidement via une réhabilitation du musée ou une fermeture au public. Le pôle touristique des boucles de la Marne (une instance qui réunit le conseil régional d’Ile-de-France, le conseil général du Val-de-Marne et l’Etat) a alors accordé des subventions à l’établissement, de près d’un demi-million d’euros. En raison des délais nécessaires au versement des fonds et de l’enchérissement du coût des rénovations, Christophe Degueurce a décidé de chercher des subsides supplémentaires. En octobre 2006, il a donc lancé une campagne de mécénat dont le succès est patent. Les dons versés par les trois laboratoires pharmaceutiques, la banque Oseo, une fondation privée, des organisations professionnelles vétérinaires (Association vétérinaire équine française, Conseil supérieur de l’Ordre) et des vétérinaires ont totalement modifié la face du projet. Une restitution complète du lieu, plutôt que des rénovations minimales, est en effet envisagée.

Il reste désormais à espérer, comme Christophe Degueurce, que ce site « retrouvera son éclat de 1900, à une époque où il était une vitrine du savoir vétérinaire français ». Gageons que le musée, classé Musée de France depuis un an, tiendra de nouveau ce rôle à partir de septembre prochain, date de sa réouverture.

• (1) Ces pièces d’anatomie d’origine humaine et animale, ont été soigneusement disséquées, puis mises en scène comme des tableaux par cet anatomiste passionné.