Entre nous
VOUS AVEZ LA PAROLE
Auteur(s) : Anne Decuyper
Fonctions : praticienne à Eygurande (Corrèze).
Je suis sidérée de voir les résultats du sondage(1) sur le numerus clausus… Plus de 50 % des votants ne veulent pas le modifier ? Mais bon sang, cela fait des années (et même plusieurs décennies) que l’on sait qu’il y a trop peu de vétérinaires, en rurale surtout, et que nombre d’étudiants partent depuis longtemps se former dans d’autres pays, parce qu’il est presque impossible d’entrer dans les écoles françaises !
C’est un comble ! Il suffit de regarder le nombre de vétérinaires étrangers qui s’installent en France, en partie pour la simple raison qu’il n’y a pas de vétérinaires français pour prendre ces places. Dans le même temps, les jeunes Français doivent s’expatrier pour apprendre le métier qu’ils veulent vraiment faire : vétérinaires. Franchement, s’ils n’étaient pas décidés à faire ce métier, ils ne partiraient pas si loin pour l’apprendre, allant même jusqu’à changer de langue ! Beaucoup de ces étudiants reviennent en France pour travailler, donc la France en a besoin, il y a des places à prendre. Il suffit aussi de voir à quelles difficultés nous sommes confrontés pour trouver un remplaçant, un aide de longue durée ou un associé (toujours en campagne, car la ville commence à bouchonner un peu…), sans parler d’un repreneur pour un départ en retraite, et cela même pour des clientèles qui marchent bien !
La France ne veut-elle donc pas former ses propres étudiants ? Et vous, chers confrères, pourquoi ce blocus du numerus clausus, qu’est-ce que cela change pour vous ? De toute façon, vous voyez bien que les nouveaux vétérinaires arrivent de partout, si besoin est, alors pourquoi obliger les jeunes Français à se former ailleurs que chez eux ?
C’est le même problème dans la plupart des professions médicales, il suffit de regarder les nationalités des médecins et du personnel soignant dans les hôpitaux. Pourtant, ce n’est pas que les jeunes ne veulent pas faire ces métiers, simplement on leur interdit avec des numerus clausus nettement en dessous des besoins du pays et cela depuis plus de trente ans !
Moi, je suis Belge, mais j’aurais pu m’installer à des centaines d’endroits sans aucun problème, j’avais plutôt l’embarras du choix. En revanche, en Belgique, il y avait plus de 35 % d’étudiants français à mon époque et ce taux est monté jusqu’à plus de 90 % ces dernières années. Ils auraient bien voulu étudier chez eux, mais impossible. Pourquoi ?
Quand je recherche un remplaçant ou un aide, plus de huit candidats sur dix sont des vétérinaires issus des écoles étrangères, belges le plus souvent, mais sont français de nationalité !
C’est un non-sens.
Il existe quatre écoles françaises, mais d’une seule école francophone en Belgique il sort presque autant de vétérinaires qu’en France, une disproportion incompréhensible…
Je ne vois qu’une explication à tout cela, mais elle n’est pas très glorieuse : peut-être n’avez-vous pas confiance dans la formation des écoles françaises ? Vous préférez donc voir arriver sur le marché de l’emploi des vétérinaires mieux formés ailleurs. Je lance volontairement un caillou dans la mare, mais bon, expliquez-moi sinon pourquoi obliger les jeunes à partir à l’étranger ?
(1) Voir le sondage actuellement en ligne sur le site Planete-vet.com
(2) Le Particulier, novembre 2007, pages 84 et suivantes.
Que c’est cher, le véto !
Dans un article de trois pages intitulé Combien coûte la santé de vos animaux, le magazine Le Particulier(2) fournit à ses lecteurs les prix d’une dizaine d’actes vétérinaires courants. Extraits et résumés…
- Identification : 50 à 150 €, avec un tatouage à 50 et une puce à 150 € !
- Stérilisation : 50 € pour un chat, 100 € pour une chatte et jusqu’à 400 € pour une grosse chienne.
- Visite de routine : de 25 à 100 €, dont la consultation à 45 € en moyenne, jusqu’à 100 € dans les grandes villes.
- Vaccination : de 50 à 100 €, et il est indiqué que la rage était obligatoire dans certains départements.
- Visite chez un “psy” : de 40 à 100 €.
- Chirurgies : de 200 à 1 000 € pour une opération de tumeur et 2 000 € pour des prothèses de hanche.
- Petits bobos : de 25 à 150 € ; il est en outre conseillé d’acheter directement en pharmacie un vermifuge pour quelques euros, sinon il faudra débourser une consultation chez le vétérinaire et les médicaments vendus sur place sont parfois à un tarif plus élevé…
- Détartrage pour un chien : 50 à 150 €.
- Assurances : 120 à 300 € par an, etc.
L’article renvoit aussi vers les consultations des ENV (12 € à Nantes, 18 € à Alfort, 22 € à Toulouse et 28 € à Lyon pour un généraliste ; 30 à 40 € pour des spécialistes !), vers les dispensaires réservés aux plus démunis (SPA et FAAA), vers les conseils régionaux de l’Ordre et vers la DGCCRF pour se défendre, etc.
Il est enfin question de 7 800 vétérinaires en France (au lieu de 9 800 libéraux ou de 12 800 libéraux et salariés !).
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