Production laitière
Formation continue
RURALE
Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait
En l’absence de contamination horizontale, une stratégie de réforme offensive est immédiatement amortie.
Au regard des connaissances actuelles, la lutte contre la néosporose est-elle rentable ? Selon une étude menée conjointement dans les troupeaux laitiers néo-zélandais et australiens, ne rien faire serait économiquement le plus rentable pour une prévalence intratroupeau inférieure ou égale à 18 % (sur une période d’étude d’une année) ou à 21 % (sur une période d’étude de cinq ans). D’après cette même étude, la vaccination serait la meilleure stratégie lorsque le troupeau présente une séroprévalence supérieure à 21 %. Lors du congrès de la Société nationale des Groupements techniques vétérinaires (SNGTV) qui s’est tenu à Nantes en mai dernier, notre confrère Alain Joly, vétérinaire à l’Union bretonne des Groupements de défense sanitaire, a présenté une réponse en plusieurs volets à cette question.
Le surcoût lié à la néosporose a été calculé pour les effets connus et quantifiés de la maladie : les avortements, le taux de mortalité supérieur au cours du premier mois de vie des veaux issus de vaches séropositives, le risque de retour en chaleur tardif des génisses séropositives et des vaches positives(1). Deux situations d’élevage sont choisies, l’une dite à faible prévalence (séroprévalence de 15 %) avec 6 avortements, l’autre à forte prévalence (séroprévalence de 30 %) avec 10 avortements. « Observer 6 avortements dus à Neospora caninum pour une prévalence intratroupeau de 15 % est rare, mais cela existe, précise Alain Joly. Il n’est pas exceptionnel de recenser 10 avortements lors d’une prévalence intratroupeau de 30 %. »
Pour chaque situation, deux stratégies de réforme sont étudiées. Dans l’élevage à faible prévalence, les surcoûts liés à la néosporose sont calculés pour un taux de réforme de 25 % versus un taux offensif de 33 % incluant la réforme de toutes les vaches séropositives pendant un an. Pour l’élevage à forte prévalence, les surcoûts sont estimés pour un taux de réforme de 25 % versus un taux de 41 % incluant la réforme de toutes les vaches séropositives pendant un an. Les pertes économiques sont calculées, avec le logiciel d’estimation “bilan de santé”(2),en référence à un élevage de 80 vaches laitières, produisant 800 000 l de lait, dans lequel sont dénombrés, pour l’année, 2 avortements, 78 veaux nés, 76 veaux vivants à vingt-quatre heures, 2 veaux morts durant les quinze premiers jours et 51 retours en chaleur pour 100 inséminations artificielles.
Pour une prévalence de 15 %, le coût supplémentaire lié à la néosporose est de 40 € par vache et reste identique en l’absence de stratégie de réforme offensive. Pour une séroprévalence de 30 %, ce coût est estimé à 58 € par vache (voir tableau). Ces résultats montrent qu’en l’absence d’une contamination horizontale des animaux, une stratégie offensive, c’est-à-dire la réforme de toutes les séropositives, est immédiatement amortie. Quand 4 avortements dus à Neospora caninum sont enregistrés dans un élevage dont la séroprévalence est de 16 %, le surcoût s’élève à 10 € par vache et par an. En ce qui concerne le coût du dépistage, le prix d’un test Elisa est compris entre 6 et 8 €, auquel s’ajoute celui du prélèvement. « La mise en place d’une stratégie de maîtrise peut ne pas se justifier selon, notamment, les autres priorités de l’élevage, indique Alain Joly. A contrario, garder des vaches séropositives peut se traduire par une flambée d’avortements l’année suivante. » En outre, la maîtrise est plus rapidement rentable dans les élevages à haute valeur génétique qui vendent des reproducteurs ou des embryons. « A titre individuel, la mise en place d’un schéma de maîtrise est économiquement plus rentable, en particulier lors d’épisode abortif violent ou dans les élevages où la reproduction représente une forte valeur ajoutée », conclut notre confrère.
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