En 2007, le niveau de risque en France vis-à-vis de la grippe aviaire change six fois en neuf mois

L’an passé, le virus H5N1 hautement pathogène de l’influenza aviaire est revenu en Europe. Dès la mi-janvier, il frappe dans un élevage d’oies domestiques en Hongrie. C’est le premier foyer confirmé sur le continent européen depuis août 2006. En février, le virus traverse la Manche : il est détecté dans un élevage de dindes du Suffolk, dans le sud-est de l’Angleterre. La souche est identique à la souche hongroise. L’éleveur britannique, peu scrupuleux en matière de biosécurité, possède une filiale, la Saga Food, en Hongrie… Toutefois, à cette époque, la piste des oiseaux sauvages n’est pas exclue par les autorités britanniques. Dès l’annonce de la contamination de l’élevage au Royaume-Uni, le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène⁽¹⁾ passe en France de “négligeable 2” à “faible”. En mai, ce niveau redescend à “négligeable 2”, à la suite de l’évolution favorable du foyer britannique, selon l’avis des experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).

Fin juin, la république Tchèque signale un foyer de H5N1 HP dans un élevage de dindes. Cette annonce est suivie, quelques jours plus tard, de la découverte de foyers dans l’avifaune sauvage en Allemagne. Ce nouvel événement fait passer le niveau de risque dans l’Hexagone de “négligeable 2” à “modéré”, ce qui impose de confiner les volatiles au sein des quarante-six zones à risque particulier déterminées par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Dans ces régions, pour les élevages où le confinement est impossible, des mesures particulières de biosécurité sont à mettre en œuvre et une visite vétérinaire d’audit mensuelle est obligatoire.

Le confinement des volatiles se généralise dans l’Hexagone en été

Début juillet, c’est au tour de la France de déplorer la présence du virus H5N1 HP chez des cygnes en Moselle. Le niveau de risque devient alors “élevé”. Le nombre de zones à risque particulier atteint quatre-vingt-dix-huit à ce niveau et le confinement est généralisé sur tout le territoire (avec des mesures de biosécurité spécifiques et une visite vétérinaire d’audit unique pour les élevages non confinables). En octobre, en raison de l’évolution favorable de l’influenza aviaire de sous-type H5N1 HP dans l’avifaune sauvage, le risque redescend à “modéré” puis à “faible” (sauf pour les communes de Moselle, jusqu’en novembre).

Le dernier événement de 2007 concernant l’influenza aviaire hautement pathogène en France a lieu en décembre : l’Afssa propose de régionaliser le niveau de risque vis-à-vis de la maladie dans l’avifaune sauvage selon le nombre de foyers et le risque de diffusion. L’agence précise que la régionalisation ne pourra toutefois pas être envisagée en cas d’identification simultanée de plusieurs cas dans l’avifaune sauvage, avec un risque de diffusion considéré comme important pour au moins l’un d’entre eux. Cette régionalisation du risque permettrait, par voie de conséquence, celle des mesures mises en œuvre par niveau.

• (1) Il existe six niveaux de risque : négligeable 1, négligeable 2, faible, modéré, élevé, très élevé.