Les infections à Campylobacter chez l’homme sont toujours les plus fréquemment signalées

Les maladies infectieuses transmissibles de l’animal à l’homme touchent plus de 350 000 personnes dans l’Union européenne chaque année. Selon le rapport annuel communautaire conjoint pour 2006, publié par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) en décembre dernier, plus de 175 000 Européens ont été contaminés par Campylobacter, soit 46 cas pour 100 000 habitants, au lieu de 52 cas pour 100 000 habitants en 2005 (195 426 cas humains confirmés). Les rapporteurs constatent que les infections à Campylobacter figurent toujours en tête de liste des zoonoses signalées chez l’homme et que la voie d’infection d’origine alimentaire la plus courante reste la viande de volaille. Le fait que des niveaux élevés de résistance à la ciprofloxacine aient été signalés en 2006 (jusqu’à 45 %) dans les cas de campylobactériose humaine les inquiète particulièrement. La ciprofloxacine est en effet le médicament le plus couramment utilisé dans les infections à Campylobacter sévères chez l’homme qui nécessitent une antibiothérapie. Cette résistance est également courante dans les cas de Campylobacter détectés dans les cheptels de volaille, ainsi que dans les troupeaux de porcs et de bovins.

Le nombre d’infections aux salmonelles baisse, celles à Listeria augmentent

Bien que le nombre de cas ait chuté pour la troisième année consécutive, la salmonellose demeure en deuxième position sur la liste des maladies zoonotiques humaines dans l’Union en 2006, avec 160 649 personnes infectées (35 cas pour 100 000 habitants), au lieu de 173 879 en 2005 (38 cas pour 100 000 habitants). La majorité des infections à Salmonella spp. chez l’homme sont dues à la contamination des œufs, de la viande de porc et de volaille, et même des épices et des herbes.

Au sein de l’Union, une moyenne de 5,6 % de tous les échantillons de chair de volaille sont rapportés comme infectés par Salmonella spp. et, dans certains cas, le taux d’échantillons positifs atteint 67,6 %.

Quant au nombre de cas de listériose chez l’homme, il enregistre une hausse de 8,6 % par rapport à l’année précédente au sein de l’Union, passant de 1 427 cas en 2005 à 1 583 cas en 2006. Le nombre de cas pour 100 000 habitants grimpe de 59 % au cours des cinq dernières années, souligne le rapport. Bien que peu nombreux par rapport au nombre d’infections à Campylobacter et à Salmonella, les cas de Listeria sont associés à un taux de mortalité élevé, notamment parmi les groupes les plus vulnérables comme les personnes âgées. Listeria est également dangereuse chez les femmes enceintes, car elle peut provoquer des infections fœtales, des fausses couches et la naissance d’enfants mort-nés. 56 % des infections à Listeria se produisent chez des sujets de plus de soixante-cinq ans. Les denrées alimentaires prêtes à consommer telles que les fromages, les produits de la pêche et les produits à base de viande semblent être à l’origine de la plupart des infections humaines.

Le rapport fournit également des données sur d’autres maladies zoonotiques importantes comme celles engendrées par Escherichia coli vérotoxinogène (4 916 cas confirmés en 2006), Brucella (748), Yersinia (8 979), Trichinella (176), ou encore Echinococcus (455). Aucun cas de rage humaine n’est signalé en 2006 dans les Etats membres. Quant aux données sur les zoonoses dues à Toxoplasma et à Mycobacterium bovis, elles n’ont pu faire l’objet d’une synthèse pour cette année-là.

• Source : Efsa, communiqué du 19/12/2007, consultable en intégralité à l’adresse : www.efsa.europa.eu/EFSA/DocumentSet/Zoonoses_report_2006_full_light,0.pdf