Les zones d’ombre du scandale de la Société générale ne cessent de s’étendre - La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008

Finance. Scandale bancaire sur fond de crise des subprimes

Actualité

Auteur(s) : Patrick Lelong

Trader fou, crise américaine, suspicion de délit d’initié… Les explications de la banque ne satisfont pas.

Jeudi 24 janvier, la Société générale par l’intermédiaire de son président, Daniel Bouton, annonce qu’elle est victime d’une fraude de grande ampleur découverte au cours du week-end précédent. Le montant s’élève à 4,9 milliards d’euros. La banque pointe du doigt le coupable : un jeune courtier. Comment un trader a-t-il pu déjouer tous les systèmes de contrôle internes et externes, pour des mises de l’ordre de 50 à 60 milliards d’euros, soit un montant équivalant au double des fonds propres de la banque, pendant plus d’un an sans éveiller le moindre soupçon ? L’observateur en reste sans voix.

De nombreuses questions restent pour l’heure sans réponse

La première interrogation relève du bon sens. Comment un homme seul a-t-il pu berner les contrôleurs et esquiver les systèmes de sécurité des salles de marché ? Car la direction de la Société générale est formelle : il a agi sans aucune complicité interne ou externe. Au cours de son interrogatoire par la police financière, le trader Jérôme Kerviel a affirmé que sa banque, à qui il avait fait gagner près de 1,5 milliard d’euros quelques semaines auparavant, laissait faire et fermait les yeux tant que les résultats étaient au rendez-vous.

Une deuxième remarque concerne le moment où le pot aux roses est découvert. Très opportunément, la veille de l’annonce de pertes dues aux subprimes détenues par la Générale. “Seulement deux milliards d’euros”, est-il tentant de dire. Un chiffre colossal, mais vite oublié au regard de la fraude de près de 5 milliards. Le trou découvert le 18 janvier dernier permet à la banque d’imputer cet événement exceptionnel sur ses comptes 2007 et de minorer fortement l’impôt dû au Trésor public.

Mais encore, on apprend que l’un des administrateurs de la Société générale, l’Américain Robert Day, a opportunément vendu pour plus de 85 millions d’euros de titres de la banque le 9 janvier, soit peu de temps avant que le cours de la banque à la Bourse ne dévisse. Des petits porteurs ont donc porté plainte pour délit d’initié. La ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, comme le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui répondait aux questions des sénateurs la semaine dernière, ne comprennent pas la raison pour laquelle « tous les contrôles permanents au sein de la banque ne semblent pas avoir fonctionné comme ils auraient dû ». Dix-sept inspections diligentées par la Commission bancaire entre 2006 et 2007, ainsi qu’une lettre de cadrage de mars dernier demandaient à la Société générale de mieux verrouiller ses opérations de marchés. Et pourtant…

Fragilisée, la banque pourrait devoir faire face à un risque de rachat

La Société générale peut-elle faire l’objet d’une offre publique d’achat (OPA) ? Oui. En raison de ses pertes, d’où qu’elles proviennent, elle vaut moins cher qu’il y a quelques mois. C’est donc le moment, pour ses concurrents, de l’acheter. La principale arme anti-OPA consiste au contraire à faire monter les cours pour rendre la société opéable plus chère, comme ce fut le cas d’Arcelor lors de son bras de fer contre Mital, même si l’opération de fusion s’est quand même réalisée. De plus, c’est une banque indépendante dont l’actionnariat est dilué. Même l’Etat, qui souhaite que la Générale reste une banque hexagonale, ne dispose, par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts, que de 3 % environ du capital de la banque. Sa marge de manœuvre est donc faible. En outre, la banque a un véritable savoir-faire, même si aujourd’hui cela lui coûte cher en termes de pertes sur les marchés des dérivés actions, une activité juteuse en temps normal.

Plusieurs banques seraient à même

de se “payer” la Générale

En France, BNP Paribas et le Crédit agricole pourraient s’entendre et se partager la Générale, avec les activités de banque de détail pour la première et de marché pour le second. Mais il y a aussi de nombreux prédateurs européens comme l’Italienne Unicrédito, l’Espagnole Santander ou le géant anglo-chinois HSBC. Une autre hypothèse voit la Société générale rester indépendante avec le soutien financier de ses amis (Rothschild et Merrill Lynch). Pour cela, il lui faudra réussir son augmentation de capital à hauteur de 5,5 milliards d’euros.

Les tarifs des banques passés au crible

L’association de consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), avec le concours du mensuel Mieux Vivre votre argent a passé au crible les coûts des services de cent quatorze banques régionales et nationales.

• Premier enseignement de cette enquête annuelle : 51 % des Français ignorent combien leur banque leur coûte et affirment qu’elle ne les informe pas bien. Ces propos sur le manque de clarté des informations communiquées sont confirmés par les enquêteurs de la CLCV qui relèvent que les banquiers eux-mêmes ont parfois du mal à s’y retrouver dès qu’il s’agit d’expliquer la tarification des opérations.

• Deuxième enseignement : les tarifs bancaires, après avoir été en hausse pendant des années, se sont stabilisés et, parfois, ont même baissé.

• Troisième enseignement : parmi les banques les moins chères figurent le Crédit agricole et la Banque postale. A l’opposé, les banques les plus onéreuses sont celles des Dom-Tom, avec des tarifs nettement plus élevés que ceux de leurs homologues de métropole.

Le conseil que délivre la CLCV est simple : faire jouer la concurrence, car le premier critère des Français pour choisir leur banque reste paradoxalement le coût des services et des produits.

P. L.
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