Poules pondeuses
Formation continue
FILIÈRES
Auteur(s) : Karim Adjou*, Khaled Kaboudi**
La régularité du tracé est indispensable pour le contrôle zootechnique et sanitaire des élevages.
Les causes de la chute de ponte chez la poule sont multiples(1). Cela rend la détermination précise de son origine délicate, d’autant plus qu’elle est rarement monofactorielle dans les conditions réelles du terrain. Le simple recours aux éléments épidémio-cliniques et nécrosiques se révèle insuffisant pour établir un diagnostic précis. Le praticien doit alors examiner systématiquement le tracé de la courbe de ponte, qui lui permet d’apprécier les aspects quantitatifs et qualitatifs de la ponte. L’hypothèse diagnostique ainsi établie dans l’élevage peut être confirmée par des examens complémentaires, notamment sérologiques.
La courbe de ponte est l’image fidèle de l’état de santé du troupeau de poules. Ainsi, le tracé régulier de cette courbe est indispensable pour le contrôle zootechnique et sanitaire des élevages. Toutefois, son rôle se limite à attirer l’attention sur l’évolution d’un problème au sein de l’exploitation. La détermination de l’origine d’une chute de ponte, ou éventuellement d’une anomalie de la ponte, reste assez complexe. En effet, il convient tout d’abord d’établir l’existence de la chute de ponte, avant de procéder à une enquête portant sur l’élevage d’une part, et sur l’accident de ponte lui-même d’autre part.
L’existence d’une chute de la production d’œufs peut être révélée en vérifiant régulièrement les enregistrements des données (nombre d’œufs, mortalité, tri, etc.) et en tenant compte du système de collecte des œufs, d’une éventuelle discordance entre la ponte réelle et l’enregistrement effectué. Dans ses investigations, le praticien examine le programme de prophylaxie, les résultats des contrôles sérologiques effectués pendant les périodes d’élevage et de production, ainsi que la mortalité et la morbidité. Il observe également le type de symptômes (respiratoires, digestifs, nerveux, locomoteurs, cutanés, etc.) et les lésions relevées après l’autopsie des animaux morts récemment ou des sujets qui présentent des signes cliniques.
Concernant l’accident de ponte lui-même, il est impératif de s’informer sur le moment de déclenchement du problème et d’avoir recours à l’examen systématique du tracé de la courbe de ponte (voir tableau). Ce dernier est l’élément le plus important du diagnostic sur le site de l’élevage, où quatre cas de figures peuvent être observés :
- une chute brutale, aiguë et transitoire, avec une remontée rapide et complète après une semaine, associée à une mortalité importante, fait penser à la maladie de Newcastle et à certaines intoxications ;
- une chute en dents de scie, caractérisée par une évolution sans tendance à la guérison, voire une aggravation des symptômes, oriente vers certaines infections bactériennes (syndrome respiratoire chronique, salmonelloses) ou parasitaires (capillariose, coccidioses, téniasis) ;
- une cassure de la courbe de ponte, avec parfois une remontée à la normale, se rencontre lors du syndrome respiratoire chronique ou de l’encéphalomyélite aviaire, ou encore lors d’une panne d’électricité ;
- en outre, devant une ponte insuffisante, il faut chercher des “fausses pondeuses” dans le bâtiment, mais surtout suspecter des mauvaises conditions d’élevage (ventilation, température, alimentation, etc.).
L’appréciation des aspects quantitatifs (taux de la chute de ponte et sa durée) et qualitatifs (poids des œufs, qualité de la coquille, qualité interne des œufs) est par ailleurs aussi d’un grand intérêt pour l’établissement d’un diagnostic différentiel.
Afin de l’affiner, il y a lieu de faire appel à un laboratoire spécialisé pour des recherches histologiques, virologiques et sérologiques. Ces dernières, particulièrement intéressantes, sont couramment demandées, surtout avec la mise en œuvre de la technique Elisa, qui constitue actuellement une méthode sensible, spécifique et rapide grâce à la commercialisation de kits adaptés (bronchite infectieuse, encéphalomyélite, maladie de Newcastle, etc.). Certains de ces kits, préparés en phase solide, sont commercialisés sous forme de “peignes” qui peuvent être utilisés directement sur le site de l’élevage, sans recours à un lecteur souvent coûteux.
Le diagnostic sérologique offre une bonne orientation, à condition de comparer les valeurs des sérums antérieurs ou précoces (première semaine de l’infection) et celles des sérums tardifs, prélevés une à trois semaines plus tard.
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