Les chiots peuvent être vaccinés dès six semaines avec des vaccins vivants adjuvés

Fort-Dodge commercialise une nouvelle gamme de vaccins canins, baptisée Duramune®, qui permet une meilleure protection des jeunes chiots. Cette gamme, courte, ne comprend que trois vaccins : CHPPiL (maladie de Carré, hépatite, parvovirose, para-influenza, leptospiroses), CHP ou Pi + L, tous trois conditionnés en boîte de vingt-cinq doses (lyophylisat et fraction liquide).

Vacciner les chiots d’un mois et demi à deux mois grâce à un adjuvant

La nouvelle gamme permet d’avancer à six semaines l’âge de la première vaccination, y compris en présence d’anticorps maternels. Jusqu'à présent, pour tous les vaccins de ce type (CHPPiL) sur le marché, il n’était pas prévu de vacciner des chiots en dessous de huit semaines d’âge (Canigen®, Nobivac®, Vanguard®, Enduracell®, etc.) ou, au mieux, sept semaines (Eurican®). Plus que d’avancer d’une ou deux semaines l’âge de la première injection, Fort-Dodge démontre surtout qu’il est possible d’améliorer le niveau de protection des chiots grâce à l'adjonction d’un adjuvant. En effet, ces vaccins, vivants pour la totalité des valences sauf la leptospirose, n’ont pas besoin d’adjuvant pour stimuler l’immunité. Mais, dans des conditions extrêmes, chez de très jeunes animaux (six à huit semaines d’âge) et en présence d’anticorps maternels, ces vaccins ne présentent pas une efficacité optimale rapidement s’ils sont administrés trop tôt et/ou si la seconde injection a lieu à un âge inférieur à trois mois (douze semaines) (^{voir graphique}).

Pour améliorer les taux de protection chez des chiots de moins de trois mois, la première innovation de la gamme Duramune® consiste alors en l’ajout d’un adjuvant, l’anhydride maléfique d’éthylène (EMA). Il est déjà utilisé dans le vaccin félin pentavalent inactivé (Fevaxyn® Pentofel®) développé par le même laboratoire.

Une souche CPV2b pour la première fois dans un vaccin

En outre, contre la parvovirose, le nouveau vaccin incorpore pour la première fois une souche CPV2b actualisée. En effet, depuis l'apparition, il y a une trentaine d’années, de la parvovirose canine (due à un virus CPV2), les virus ont évolué avec l’arrivée de nouveaux variants (CPV2a, 2b et, depuis peu, 2c) associés à de nouvelles formes de la maladie. Aujourd’hui, le CPV2 a presque disparu en Europe. Le variant CPV2a lui a succédé, mais il est en régression au profit du variant CPV2b, qui semble désormais le plus fréquemment isolé. En outre, un troisième variant, CPV2c, est déjà détecté et pourrait émerger à l’avenir.

La protection croisée des vaccins CPV2 contre l’ensemble des variants n’a pas rendu nécessaire une actualisation des souches dans les vaccins existants. Mais, pour le nouveau venu, la composition antigénique suit les évolutions épidémiologiques en intégrant une souche CPV2b très immunogène. Son efficacité pour protéger les chiots vaccinés est démontrée par des épreuves virulentes avec des souches CPV2a ou 2b, y compris en présence d’anticorps maternels. Aucune mortalité n’est observée chez les chiots vaccinés de six à huit semaines et à dix semaines d’âge, alors que 80 % des chiens témoins non vaccinés meurent après l’épreuve virulente. Une excrétion virale est observée chez 10 % des chiots vaccinés (au lieu de 100 % pour les témoins). La nouveauté concerne aussi les valences inactivées Leptospira canicola et icterohaemorrhagiae. Les protéines antigéniques de la membrane externe sont séparées des impuretés, ce qui devrait améliorer la tolérance du vaccin “purifié”. Surtout, la durée d’immunité d’un an est démontrée par des études avec des challenges expérimentaux, ce qui justifie les rappels annuels.

Le protocole prévoit toujours un premier rappel annuel. Puis, pour les valences CHP, les suivants peuvent être plus espacés, au maximum tous les trois ans. En cas d’association avec la vaccination antirabique, il n’est pas recommandé de mélanger, dans la même seringue, les deux vaccins. Il est toutefois possible de pratiquer les deux injections le même jour, en deux points séparés.