Maréchalerie
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Gwenola Touzot-Jourde
Amortissement, antidérapage et solidité sont notamment requis, tout en conservant légèreté et confort.
La ferrure idéale du cheval d’endurance allie plusieurs caractéristiques : légèreté et confort, amortissement et antidérapage, solidité et durabilité, adaptabilité au cheval et à la course, maintien de la proprioception du pied. Il est difficile de combiner l’ensemble de ces qualités, ce qui explique la profusion de fers et de ferrures de toutes sortes sur le marché et sur les pieds des chevaux d’endurance… La solidité et la durabilité sont souvent réunies, au prix de la légèreté et parfois du confort. Par ailleurs, un fer qui privilégie l’amortissement a tendance à alourdir la ferrure et à éloigner le pied du sol, ce qui diminue la proprioception. La recherche d’un bon amortissement passe par le choix du matériau constitutif, mais également par l’adjonction de plaques et de polymères sous le pied.
Les matériaux disponibles pour la réalisation des fers sont l’aluminium, qui a l’avantage d’être léger et amortissant, l’acier classique, efficace mais lourd (l’acier rainé est plus léger) et le plastique. Certains fers sont mixtes (plastique et métal), comme le Combi-pad®.
Plusieurs plaques sont en outre disponibles sur le marché. Les Equisoft®, qui sont simples, renforcées ou doublées de cuir, sont les plus efficaces pour absorber les chocs entre la paroi et le fer. Elles présentent cependant le défaut de s’écraser en talon sous l’effet d’impacts répétés et de sortir vers l’extérieur du fer en quartier et en talon, surtout si elles sont découpées en fourchette. Pour leur part, les plaques Luwex® sont dotées de petits ergots qui se calent sur la rive interne du fer et évitent ainsi le problème rencontré avec le modèle précédent. Elles sont robustes et grillagées, ce qui permet de les coupler avec de la silicone, tout en libérant la fourchette. Les plaques Shock-Tamer®, elles, sont composées de deux polymères de densité différente. Le premier, léger, absorbe l’impact initial. Le second, plus dur, dissipe les chocs vers l’extérieur. Les plaques en cuir et les plaques bleues en polyuréthane sont économiques, mais n’ont qu’un faible pouvoir amortissant.
Des polymères peuvent être utilisés entre la sole et la plaque pour combler le vide et éviter le compactage de sable et l’intrusion de cailloux ou pour améliorer l’amortissement de la ferrure. Les produits de remplissage doivent être souples et déformables pour ne pas exercer de compression en sole. Les produits d’amortissement (Luwex®, MV2®) présentent une trame qui permet un découpage en fourchette.
A base de silicone, ils ont des propriétés biomécaniques qui leur confèrent de la solidité et un pouvoir d’absorption de l’onde de choc. Il convient d’être particulièrement attentif à la dureté obtenue. En effet, si elle est trop importante, cela peut entraîner une contusion de la sole. Trop faible, cela peut restreindre la durabilité, donc limiter l’efficacité face aux agressions du sol.
Bien entendu, la ferrure est à adapter à chaque cheval. Il est souvent nécessaire de faire plusieurs essais avant de trouver le fer et le système d’amortissement optimaux pour un animal donné. Par ailleurs, il convient de prendre en considération les affections locomotrices dont il a été et dont il est atteint, ainsi que sa façon de courir (use-t-il beaucoup ses fers, forge-t-il, a-t-il tendance à se déferrer en course ?). L’établissement de la ferrure optimale naît de la collaboration du maréchal-ferrant avec le cavalier à l’écoute de son cheval et le vétérinaire qui l’a examiné.
Source : « La ferrure du cheval d’endurance : contraintes et spécificités », conférence présentée par Christophe Pelissier lors des journées de l’Avef, organisées à Deauville (Calvados) du 18 au 20/10/2007.
• Fixer les dates des ferrures pour que celle de course soit posée cinq à dix jours avant l’épreuve et que le maréchal ait suffisamment de corne pour travailler.
• Adapter la ferrure au sol et à la longueur de la course, choisir un bon amortissement pour les terrains durs et éviter les plaques en terrain boueux (effet ventouse). Ajouter une grappe d’acier sur un fer en aluminium permet d’en allonger la durée sans l’alourdir.
• Ne pas laisser trop de garniture pour la ferrure de course afin de diminuer le risque de déferrage et de blessure (demander au maréchal de réaliser un fil d’argent).
• Ajouter des cônes à la ferrure pour éviter les dérapages sur le goudron (la suppression de l’effet de glissement entraîne cependant une répercussion plus violente des ondes de choc).
• Découper les plaques en fourchette et limiter l’épaisseur de la ferrure pour maintenir une proprioception du dessous du pied.
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