Thaïlande
Formation continue
FAUNE SAUVAGE ET NAC
Auteur(s) : Martial Villemin
Lorsque le promeneur qui a sillonné Bangkok cherche à décrire les nombreuses activités illégales qu’il a constaté dans les rues, il cite les vendeurs de DVD piratés et de fausses montres, ou encore les maisons closes qui se cachent derrière l’appellation “saunas”. Mais il en est une encore plus visible. Il s’agit de la flânerie des éléphants la nuit, peu soucieux de braver l’interdiction. Depuis plusieurs dizaines d’années, ces animaux géants cheminent en effet dans la ville, s’attardant dans le quartier chaud de la prostitution, ainsi que dans les zones fréquentées par les touristes. C’est là que leurs cornacs vendent du sucre de canne et des bananes aux passants.
S’il arrive que les animaux arrachent les rétroviseurs des voitures, ils peuvent aussi se blesser en tombant dans des bouches d’égouts. Périodiquement, les dirigeants politiques font appel à la police pour lutter contre cette nuisance, mais les protecteurs des animaux se mettent alors à protester. Depuis 2006, une force spéciale motorisée est destinée à gérer les pachydermes errants. Sa mise en place date du chaos épouvantable créé par un éléphant ayant emprunté un grand boulevard dans le sens inverse de la circulation. Pour sa défense, son cornac était pourchassé par la police… « Personne ne veut faire ce travail », souligne Prayote Promsuwmon, à la tête de cette force spéciale. D’ailleurs, la police évite soigneusement d’avoir à détenir des éléphants sans leurs cornacs, car les agents craignent d’être incapables de contrôler les individus “arrêtés”. « Il s’agit en effet d’un travail dangereux, souligne Prayote Promsuwmon, car un pachyderme en colère peut détruire des automobiles et, dans ce cas, nous en serions responsables. »
Selon les autorités, la Thaïlande compterait 3 837 éléphants domestiques. Heureusement, une demi-douzaine d’entre eux seulement flânent la nuit dans Bangkok. Il est pourtant impossible de passer à côté, d’autant qu’ils sont en quelque sorte les témoins du déséquilibre économique entre la pauvreté des campagnes et la richesse de la ville. La raison qui pousse les cornacs à faire entrer leurs éléphants en ville est en effet identique à celle qui incite les enfants des producteurs de riz à s’y installer : tenter de gagner un peu d’argent en plus. Un cornac âgé de vingt-quatre ans, Nattawut Inthong, indique avoir été verbalisé plusieurs fois avec son éléphant âgé de deux ans. Mais il considère que l’amende de 300 bahts (environ 10 $) fait partie de ses frais généraux. Il peut en effet récolter 2 000 bahts par nuit (soit environ 67 $) en vendant du sucre de canne. Cela représente un bon revenu, puisqu’un ouvrier d’usine moyen gagne 8 000 bahts par mois !
« Les éléphants qui circulent dans Bangkok sont en danger et nous mettent également en danger. Ces animaux étaient autrefois un symbole d’honneur, de dignité et de puissance… Mais aujourd’hui, ils sont surtout devenus le symbole des injustices sociales de notre pays », souligne le Premier ministre Anad Panyarachun.
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