L’âge de trente mois est la nouvelle limite pour déguster une côte à l’os de bovin

La Commission européenne a décidé, le 22 avril dernier⁽¹⁾, d’augmenter de vingt-quatre à trente mois la limite d’âge à partir de laquelle la colonne vertébrale doit être retirée des carcasses bovines. Depuis octobre 2000, la colonne vertébrale est inscrite sur la liste des matières à risques spécifiés (MRS). Cette dernière comporte les matières (cerveau et yeux, moelle épinière, amygdales, rate, intestins et colonne vertébrale) qui ont le plus de risques de transmettre l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). D’après la législation européenne relative à cette maladie, toutes les MRS des carcasses d’animaux au-delà d’un certain âge sont à prélever dès l’abattoir pour être détruites, avant leur entrée dans la chaîne alimentaire.

L’ensemble des mesures strictes qui ont été prises se traduit aujourd’hui par le déclin de l’ESB épidémique, significatif ces dernières années dans l’Union européenne, qui observe une augmentation de l’âge des animaux positifs. Cette évolution a amené la Commission à réfléchir aux possibilités d’amendement de certaines dispositions, avec l’objectif de les mettre à jour en regard des avancées scientifiques et sanitaires actuelles.

En avril et mai 2007, l’Autorité européenne de sécurité des aliments⁽²⁾ (Efsa) a publié des avis concernant le caractère infectieux des MRS selon l’âge des bovins. Les marqueurs de l’ESB seraient indétectables ou absents chez les animaux de moins de trente-trois mois, et dans tous les cas présents seulement au cours de la dernière phase de l’incubation, juste avant le début de la maladie clinique. Sur la base de cet avis, et en prenant en compte le point de vue des Etats membres et du Parlement européen, la Commission a choisi l’âge de trente mois comme la limite la plus pratique et qui offre la plus haute marge de sécurité.

D’après Androulla Vassiliou, commissaire européen à la Santé, cette « décision est le reflet des progrès que l’Europe a réalisé en matière de lutte contre l’ESB. La Commission a pris en compte les dernières connaissances scientifiques et beaucoup discuté avec les Etats membres et le Parlement européen. Nous sommes confiants dans le maintien du haut niveau de protection du consommateur offert par nos règles en matière d’ESB ».

Outre de mettre l’Union européenne en accord avec les standards internationaux de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), cette modification réglementaire devrait avoir un impact positif sur la compétitivité de la filière viande. L’autre conséquence attendue est la réduction du volume des pertes liées aux MRS en Europe et la diminution des coûts de leur destruction.

• (1) Règlement IP/08/624.

• (2) www.efsa.europa.eu