Maladies bovines réglementées en 2006
Formation continue
RURALE
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Du côté des maladies réglementées autres que la tuberculose, la situation hexagonale demeure favorable, d’après le bilan dressé par la Direction générale de l’alimentation.
La tuberculose est en légère hausse par rapport à 2005, indique le bilan 2006 des maladies réglementées(1). Les taux d’incidence et de prévalence minimaux ont été atteints en 2004, et sont respectivement de 0,015 % et 0,022 %. En 2006, ils s’affichent à 0,032 % et 0,04 %. Tant que le pourcentage de cheptels infectés reste inférieur à 0,1 %, le statut officiellement indemne de tuberculose bovine de la France, octroyé par la Commission européenne depuis 2000, n’est pas remis en cause.
Une inégalité entre les départements est observée, liée à des problématiques régionales. La contamination de la faune sauvage dans la forêt de Brotonne (Eure et Seine-Maritime) explique la persistance de quatre foyers de tuberculose. Des mesures d’assainissement sont prises, dont l’abattage des cerfs tuberculeux, parfois mal accepté par les chasseurs. Le nombre de foyers est aussi en augmentation en Camargue. Parmi les vingt-neuf dénombrés dans les départements comportant des manades et des ganaderías (Gard, Hérault et Bouches-du-Rhône), qui bénéficient de mesures d’assainissement particulières(2), vingt sont nouveaux. Neuf foyers sont comptabilisés dans les Pyrénées-Atlantiques et quatre en Côte-d’Or. En outre, la hausse de l’incidence de la tuberculose en Dordogne se poursuit, avec vingt-neuf nouveaux foyers décelés en 2006.
Plus de la moitié des foyers de tuberculose sont découverts à l’abattoir et la prophylaxie annuelle en détecte le tiers. La contamination de nouveaux foyers a lieu lors de l’introduction d’un bovin dans 33 % des cas. Il peut aussi s’agir d’une contamination de voisinage (23 %) ou d’une résurgence (16 %). Ainsi, environ 28 % des foyers sont d’origine inconnue.
Lors de la dernière assemblée générale de la Fédération nationale des groupements de défense sanitaire (FNGDS), les représentants des éleveurs ont souligné l’importance de la communication interdépartementale en matière de protection sanitaire, pour éviter des contaminations de voisinage liées à une méconnaissance dans ce domaine. Le problème se rencontre également lors d’achats, avec le risque d’infecter des zones indemnes via des bêtes en provenance de cheptels à risque, et ne se limite pas à la tuberculose. Un foyer de tuberculose caprine a par ailleurs été mis en évidence, dû à une contamination de voisinage. L’élevage comprenant des vaches et des chèvres a été contaminé par l’introduction d’une vache issue d’un cheptel qui, par la suite, s’est révélé positif.
Aucun cas de brucellose bovine, ovine ou caprine n’a été détecté en 2006. Les derniers avortements brucelliques ont été recensés en 2002 chez un bovin et en 2003 chez un ovin. La vaccination a été pratiquée dans sept départements en 2006 (Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Drôme, Hautes-Pyrénées, Var, Vaucluse). La France pourra prétendre à un statut officiellement indemne de l’ensemble du territoire deux à trois ans après l’arrêt des vaccinations.
Le pays reste par ailleurs indemne de leucose bovine enzootique, malgré une légère hausse par rapport à 2005. Les taux d’incidence et de prévalence sont respectivement de 0,026 % et de 0,032 % pour un total de quatre-vingt-treize foyers, dont soixante-sept nouveaux. Cette augmentation est due à l’apparition de vingt-neuf foyers dans un département isolé (Morbihan), pour lesquels aucun facteur de risque particulier n’est détecté. Des réactions sérologiques faussement positives sont fortement suspectées, mais n’ont pu être confirmées. La mise en évidence des cas de leucose bovine a lieu essentiellement lors des campagnes de prophylaxie (71 % par des tests sur le lait de mélange et 17 % par des examens sérologiques) ou à l’occasion d’enquêtes épidémiologiques (12 %). L’origine de la contamination est inconnue dans 94 % des cas. Les résurgences prédominent largement devant la contamination de voisinage ou par introduction lorsque l’origine est déterminée.
L’évolution du charbon bactéridien est stable depuis quatre ans, avec un à trois cas par an. En 2006, un cas a été détecté en Savoie et deux dans le Cantal.
La campagne de prophylaxie 2006-2007 est la première durant laquelle s’effectue une recherche de rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) généralisée. 93,8 % des cheptels ont été dépistés, la prophylaxie dans les autres ayant eu lieu avant la mise en place de cette recherche. Des animaux positifs ont été décelés dans 10,7 % des troupeaux. Deux cas de figure se sont alors présentés : soit les éleveurs concernés ont procédé à la vaccination (7,7 %), soit ils ont préféré faire abattre les animaux positifs plutôt que de les garder et les vacciner (3 %). D’après les données collectées par la FNGDS, 75,8 % des bovins sont contrôlés à l’introduction.
Les quatre départements bretons (Côtes d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) bénéficient d’une dérogation en raison de leur statut sanitaire favorable (un taux de prévalence “troupeau” annuel inférieur à 1 % et un taux d’incidence “troupeau” annuel inférieur à 0,2 %).
(1) Note de service DGAL/SDSPA/N2007-8029 du 23/1/2007.
(2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1172 du 26/2/2005.
• Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
Les populations concernées par le programme d’épidémiosurveillance et d’éradication sont :
- tous les bovins cliniquement suspects d’ESB ;
- tous les bovins âgés de plus de vingt-quatre mois morts ou euthanasiés (bovins à risque) ;
- tous les bovins accidentés de plus de vingt-quatre mois et tous les bovins sains de plus de trente mois abattus en vue de leur consommation ;
- tous les bovins de plus de vingt-quatre mois éliminés dans le cadre des mesures d’éradication de l’ESB.
Sur un total de 2 493 125 bovins contrôlés, 8 se sont révélés positifs. Il s’agit de cas révélés post mortem à l’abattoir ou à l’équarrissage. Aucun des 36 cas suspectés vivants n’était positif.
• Tremblante du mouton
342 nouveaux foyers ont été déclarés atteints de tremblante, 327 ovins, 5 caprins et 10 mixtes ovins/caprins. Parmi les 691 781 analyses effectuées, 1 180 ovins et 18 caprins ont présenté un résultat positif. Cela porte à 3 868 le nombre d’animaux confirmés atteints de tremblante entre le 14 juin 1996 et le 31 décembre 2006. Les procédures d’assainissement des cheptels infectés ont conduit à éliminer 21 278 animaux parmi les 152 313 génotypés.
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