Pfizer et Virbac devraient acquérir beaucoup des doublons d’Intervet-Schering-Plough

Quatre communiqués de Pfizer, Virbac, Schering-Plough et Dechra VetXX se sont succédé fin avril pour annoncer les cessions d’une douzaine de gammes de médicaments d’Intervet ou de Schering-Plough, rachetées par Pfizer (neuf gammes) ou Virbac (trois gammes), et le transfert à VetXX (filiale de Dechra) d’un médicament équin.

Le premier changement est immédiat. Depuis le 1^er mai, VetXX a repris la commercialisation d’Equipalazone®, assurée jusqu’alors par Intervet. La phénylbutazone contenue dans ces sachets de poudre orale est « l’AINS oral le plus utilisé en France chez le cheval », selon VetXX.

Pfizer acquerrait Versatrine® et de nombreux vaccins de Schering-Plough

Les cessions de gammes à Pfizer et à Virbac sont annoncées au futur ou au conditionnel, sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence de la Commission européenne. Ce sont elles qui ont exigé ces cessions en octobre dernier pour autoriser le rachat, annoncé en mars 2007 par Schering-Plough, des activités pharmaceutiques d’Akzo : Organon en santé humaine et Intervet. Ce dernier était déjà le numéro un européen, avec 15 % de parts de marché, assez loin devant Merial et Pfizer, puis Schering-Plough, en quatrième position avec 6 à 7 % du marché européen. Sans les cessions envisagées à Pfizer et Virbac, le nouveau groupe Intervet-Schering-Plough représenterait 21 % du marché européen, voire plus de 50 % du marché sur quarante segments nationaux. La Commission a passé au crible ces derniers. Puis elle a exigé des cessions de produits dans douze d’entre eux.

En règle générale, lorsque des gammes de produits Intervet et Schering-Plough sont en situation de concurrence, le nouveau groupe ne conserve, pour toute l’Europe, qu’une seule gamme (souvent la plus forte en termes de ventes, de notoriété ou de potentiel) et doit céder l’autre à un concurrent (parfois avec des accords de comarketing). Il y a toutefois des exceptions à cette règle générale, par exemple les vaccins porcins contre Mycoplasma hyopneumoniae, pour lesquels aucune cession n’est envisagée.

Virbac reprend Borgal®, des intramammaires et les prostaglandines d’Intervet

Dans ce contexte, Pfizer et Virbac se partagent une douzaine de gammes provenant de Schering- Plough ou d’Intervet. Pfizer élargirait ainsi sa gamme de vaccins en rachetant ceux de Schering-Plough dans des marchés où il n’est pas encore présent : les vaccins entérotoxémies (avec les gammes Tasvax® et Covexin®), les vaccins porcins anticolibacillaires (Gletvax®) ou les vaccins équins contre la grippe et le tétanos (Equip®). Les gammes de vaccins Intervet Porcilis®, Equilis®, Bovilis® et Nobivac® sont toutes conservées par Schering-Plough, mais devraient néanmoins s’enrichir de quelques références importantes (Covexin® 10 et Gletvax®, sous d’autres noms de marque) commercialisées en “comarketing” avec Pfizer. En outre, Pfizer devrait aussi racheter le pour-on Versatrine® à base de deltaméthrine, directement concurrent de la gamme Butox® d’Intervet.

Dans le secteur des intramammaires, le nouveau groupe Intervet-Schering-Plough sera le leader incontesté du marché français, avec, d’une part, Mastijet® (et Cobactan® LC) dans le traitement des mammites en lactation, et, d’autre part, Cepravin® comme produit de tarissement. Virbac, qui dispose déjà d’une gamme d’intramammaires (avec notamment Rilexine®), l’élargirait donc en rachetant la plupart des autres références : Vonapen® HL, Coliclox®, Gentamam®, etc. Virbac rachèterait aussi Borgal® (sulfadoxine et triméthoprime), ainsi que les deux prostaglandines d’Intervet (Prosolvin® et Cyclix®).

Ces cessions à Pfizer et à Virbac ne sont accompagnées d’aucun transfert de site industriel ou de personnel. Toutefois, pendant une période transitoire, Schering-Plough s’engagera à fabriquer les produits qui appartiendront alors à Pfizer et à Virbac.