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Analogue de la GnRH. Une ovulation après trente-six à quarante-huit heures
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
Saillies et inséminations peuvent être programmées vingt-quatre heures après l’administration d’Ovuplant®.
Pour les vétérinaires équins, Dechra lance Ovuplant®, grâce à sa filiale française VetXX. Il s’agit d’un implant sous-cutané de desloréline destiné à induire l’ovulation de 95 % des juments en chaleurs dans les trente-six à quarante-huit heures qui suivent sa mise en place. En induisant l’ovulation chez des juments qui présentent un follicule de plus de 30 mm, l’objectif est de déterminer, avec le plus de précision possible, le moment où elle survient, de manière à limiter le nombre d’inséminations artificielles ou de saillies.
La desloréline est un analogue de la GnRH qui, jusqu’alors, n’était pas commercialisé sur le marché français. La GnRH, hormone hypothalamique, ou ses analogues, ici la desloréline, agissent sur l’hypophyse. Ils stimulent la libération du pic ovulatoire de LH, l’hormone antéhypophysaire qui provoque l’ovulation.
L’originalité de cet analogue de la GnRH est surtout due à la forme pharmaceutique. Il s’agit d’un implant composé d’un petit comprimé de 26 mg (dont 2,1 mg de desloréline), directement conditionné dans des seringues préremplies montées, stériles, et donc prêtes à l’emploi. Une fois implanté sous la peau au niveau de l’encolure (en respectant les conditions d’asepsie habituelles), le comprimé libère la desloréline de manière continue, en se résorbant en totalité. Son retrait n’est pas nécessaire. Les éventuelles réactions locales disparaissent, sans traitement, en deux à cinq jours. La pose d’un seul implant par jument remplace donc des injections répétées d’une solution injectable de GnRH (voir encadré). Ovuplant® provoque le pic ovulatoire de LH, puis l’ovulation trente-six heures après la mise en place chez la plupart des juments, et jusqu’à quarante-huit heures après au maximum. Le taux d’ovulation dans les trente-six à quarante-huit heures atteindrait jusqu’à 95 %, selon une étude clinique. Il est ainsi possible de programmer la saillie ou l’insémination artificielle vingt-quatre heures après l’implantation (à trente-six ou, éventuellement, à quarante-huit heures en cas de semence congelée).
Ovuplant® est destiné à être implanté chez des juments déjà cyclées de plus de trois ans et qui présentent des signes d’œstrus. Il est indiqué de prévoir une palpation transrectale ou une échographie pour vérifier la présence d’un follicule d’un diamètre supérieur à 30 mm (ou à 35 mm chez les juments de races de grande taille). En outre, sur un follicule de plus de 40 mm, l’implantation est peu utile. En effet, il est alors probable que l’ovulation aura lieu dans les vingt-quatre heures, avec ou sans GnRH associée.
En cas d’échec, un seul implant est recommandé par œstrus. Le traitement pourra toutefois être répété lors des chaleurs suivantes, sans risque de perte d’efficacité.
Les seringues, emballées dans des sachets unitaires stériles, sont conditionnées par boîte de cinq pour un coût (centrale) d’environ 50 € HT par seringue.
La fiche technique 2007 des Haras nationaux sur l’induction de l’ovulation(1) décrit deux protocoles, avec deux spécialités d’Intervet : Receptal®, une solution injectable de buséréline (le premier analogue de la GnRH commercialisé en France), ou Chorulon®, un lyophilisat injectable d’hCG (gonadotrophine chorionique humaine) à reconstituer extemporanément en solution injectable. L’hCG exerce un effet LH sur l’ovaire et favorise l’ovulation. Chorulon® s’emploie en une seule injection intraveineuse de 1 500 UI (sans dépasser 2 500 UI selon cette fiche). L’inconvénient est le caractère immunogène de la molécule. Elle induit la formation d’anticorps qui peuvent parfois être à l’origine de “non-réponses” après plus de trois injections durant la même saison.
Dans ces cas d’échecs, les Haras nationaux préconisent Receptal®. « Une seule injection de buséréline n’est pas efficace », indiquent-ils. Deux protocoles en trois ou quatre injections intraveineuses répétées (3 x 3,3 ml toutes les six heures ou 4 x 5 ml toutes les douze heures) sont possibles, avec environ 60 % de taux d’ovulation entre vingt-quatre et quarante-huit heures après le début du traitement pour le protocole en trois injections et 90 % dans les quarante-huit heures pour celui en quatre injections.
Ces traitements s’administrent toujours chez des juments en chaleurs (avec un follicule en croissance d’au moins 35 mm).
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