ASH Magazine consacre un numéro à l’utilité des animaux dans le travail social

Les animaux dans le travail social » est la thématique principale développée dans le dernier numéro d’ASH Magazine⁽¹⁾. Ce supplément aux Actualités sociales hebdomadaires (ASH) fait un tour d’horizon complet, illustré d’exemples concrets. Les “activités associant l’animal” sont étudiées depuis plusieurs années et leur bénéfice est démontré, que ce soit dans le cadre d’un travail avec des jeunes en difficulté, des personnes âgées ou handicapées mentales et des sans-abris. Malgré cela, il est parfois difficile de faire entrer un chien, un chat ou encore un cheval dans certaines institutions. Plusieurs confrères, qui s’impliquent dans ce domaine, en ont déjà fait l’expérience.

Les journalistes d’ASH Magazine se sont rapprochés de l’Organisation sociale canine d’aide à la restructuration de l’enfant (dite Oscare), de l’Ehpad⁽²⁾ Louise-Marais d’Arc, près d’Amiens, ou encore de l’Institut médico-éducatif des Isles, près d’Auxerre, qui utilise une ferme thérapeutique, afin d’étudier les programmes mis en œuvre. Ils révèlent que sur un échantillon de deux cent cinquante-quatre établissements répartis dans toute la France, qui accueillent des mineurs en difficulté ou handicapés, 36 % hébergent au moins un animal sur leur site. En outre, 87 % d’entre eux mettent en place au moins occasionnellement, en dehors de leur structure, des activités qui utilisent les animaux. Ces dernières font majoritairement appel au cheval et à des fermes pédagogiques. Parmi ces dernières figure la bergerie de Faucon, créée par le prêtre Guy Gilbert⁽³⁾, qui accueille de jeunes délinquants et compte près de trois cents animaux de vingt-neuf espèces.

« La tendance est la même dans les maisons de retraite. Une étude, financée par la Fondation Sommer et menée auprès de sept mille quatre cent seize établissements par Robert Kohler, directeur d’un Ehpad, fait apparaître une présence animale dans deux mille deux cent vingt-six d’entre eux », notent Jérôme Vachon, rédacteur en chef de la revue, et son adjointe, Eléonore Varini.

Le manque de formation est un obstacle au développement de certaines initiatives

Auprès des plus jeunes, l’animal joue un rôle de confident. Il aide à la construction psychique, à la structuration des processus cognitifs, etc.

« L’animal va chercher les individus au plus profond d’eux-mêmes sans passer par la parole », explique Jean-Luc Vuillemenot, secrétaire général de l’Association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie (Afirac). L’hippothérapie et l’équithérapie ont par exemple « un spectre d’intervention assez large, allant de la rééducation des troubles moteurs pour la première, à la prise en charge de symptômes psychopathologiques pour la seconde ».

Les auteurs analysent aussi les écueils qui peuvent être rencontrés. En effet, l’animal n’est pas un remède universel et son “utilisation” n’est pas adaptée à toutes les situations. En outre, « les activités associant l’animal nécessitent la présence d’un adulte compétent. Et c’est justement l’une des limites au développement, et surtout à la pérennisation de ces initiatives. Car sur le terrain, ce sont généralement des travailleurs sociaux passionnés qui portent ce type d’activités, mais trop souvent sans formation spécifique et sans que leur travail soit pleinement intégré au projet institutionnel. Avec le risque que, le jour où ils s’en vont, tout s’écroule. »

• (1) ASH Magazine, n° 26, mars/avril 2008.

• (2) Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

• (3) Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1238 du 23/9/2006 en page 14.