L’excrétion de Coxiella burnetii dans le lait est associée à des mammites subcliniques

Une étude américaine⁽¹⁾, menée dans un troupeau laitier comptant trois cent cinquante vaches laitières de race prim’holstein, montre le lien qui existe entre le nombre de quartiers mammaires positifs à la polymerase chain reaction (PCR) vis-à-vis de Coxiella burnetii et le statut mammaire des vaches, en l’occurrence les mammites subcliniques chroniques (test statistique de Cochran-Mantel-Haenszel, p = 0,00236, avec deux degrés de liberté). Une vache est considérée comme atteinte de mammite subclinique chronique lorsque deux numérations cellulaires mensuelles du lait total sont, consécutivement, supérieures ou égales à 200 000 cellules/ml. La présence de l’ADN de Coxiella burnetii est détectée grâce à une PCR quantitative en temps réel (notée CbPCR). Trente- neuf quartiers sont prélevés. La moyenne des logarithmes des numérations cellulaires chez les dix vaches ayant les quatre quartiers CbPCR+ est égale à 4,82, tandis que celles des vaches ayant respectivement un et aucun quartier PCR+ sont respectivement égales à 1,20 et 2,72.

L’effet d’une coinfection par C. burnetii et les autres pathogènes mammaires est suggéré

Une seconde étude, portant sur trois cent vingt-cinq vaches laitières, montre que la moyenne des numérations cellulaires des vaches CbPCR+ est numériquement plus élevée que celle des vaches négatives au regard de leur statut infectieux intramammaire. L’écart est plus important dans le groupe de vaches pour lequel l’analyse microbiologique du lait est négative. Chez les vaches ayant une infection intramammaire due à un agent pathogène majeur⁽²⁾, la médiane des numérations cellulaires des individus CbPCR+ et CbPCR- est égale respectivement à 762 000 et à 528 000 cellules/ml. Dans le lot des vaches ayant une infection intramammaire due à un agent pathogène mineur⁽³⁾, la médiane des numérations cellulaires des animaux PCR+ et PCR- est respectivement égale à 233 000 et à 203 000 cellules/ml. Par comparaison, dans le groupe des vaches classées indemnes d’infection intramammaire, la médiane des numérations cellulaires des individus CbPCR+ et CbPCR- est respectivement égale à 229 000 et à 82 000 cellules/ml. Par rapport aux vaches CbPCR-, l'odds ratio du statut CbPCR+ pour un comptage cellulaire élevé chronique est égal à 3,92 (intervalle de confiance à 95 %, 1,63 < odds ratio < 9,39), après pondération de l’effet des autres variables individuelles.

La fréquence du statut PCR+ augmente avec le nombre de jours de lactation

Outre le statut microbiologique intramammaire, les variables individuelles étudiées sont le numéro et le jour de lactation, la production de lait le jour du prélèvement du test le plus récent, la prédiction de la quantité de lait produite à trois cent cinq jours, ainsi que le statut clinique mammaire.

Des corrélations significatives sont mises en évidence entre le statut PCR pour Coxiella burnetii et le nombre de jours de lactation au regard du numéro de lactation (r = 0,0255, p < 0,001), entre la quantité de lait produite et le nombre de jours de lactation (r = - 0,393, p < 0,001), entre le statut clinique de la mamelle et la production de lait (r = - 0,145, p < 0,001), et entre le statut microbiologique intramammaire et le nombre de jours de lactation (r = 0,138, p < 0,049).

• (1) John Barlow et coll. : « Association between Coxiella burnetii shedding in milk and subclinical mastitis in dairy cattle », Vet. Res., 2008, vol. 39, n° 3, p. 23.

• (2) Staphylococcus aureus, Streptococcus spp., Arcanobacterium pyogenes, coliform species.

• (3) Staphylocoque coagulase négative, Corynebacterium species.