La vaccination contre la fièvre catarrhale ovine jette les éleveurs dans la rue

Plusieurs dizaines d’éleveurs ont manifesté devant la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) de Guéret (Creuse), le 19 mai dernier. L’objet du mécontentement : la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine. Les exploitants ont fait part de leur colère, notamment en brûlant quelques pneus, alors que se tenait une réunion rassemblant des représentants de la profession (Olivier Boscassi pour le Conseil de l’Ordre et Claude Andrillon pour le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral), un représentant des éleveurs (Philippe Monteil pour le Groupement de défense sanitaire), le président de la chambre d’agriculture de la Creuse, Jean-Philippe Viollet, ainsi que la directrice de la DDSV, Carole Buy. Le but de cette rencontre était de fixer le tarif de la vaccination – obligatoire – des bovins destinés à l’exportation. « Le climat était tendu, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur », rapporte Carole Buy. La réunion était également destinée à déterminer les modalités de vaccination des élevages bovins souches. « Nous comptions nous revoir sous quinze jours pour nous assurer que tout se passait bien sur le terrain. » Au final, aucun accord entre les représentants des éleveurs et des vétérinaires n’a été trouvé.

Les éleveurs étaient déjà échaudés par le coût du gazole et les mauvaises récoltes

« Si les vétérinaires ne sont pas capables de vacciner contre la fièvre catarrhale ovine, laissez les éleveurs le faire gratuitement », pouvait-on entendre du côté des exploitants mécontents, sans doute déjà échaudés par le coût du gazole et des aliments, ainsi que par les mauvaises récoltes de l’année dernière. La décision du préfet de Saône-et-Loire permettant aux éleveurs de vacciner eux-mêmes leurs animaux et aux vétérinaires de leur délivrer le vaccin a sans doute contribué à jeter de l’huile sur le feu (elle est aujourd’hui contestée). Une nouvelle réunion bipartite devait avoir lieu jeudi dernier à Guéret. Si elle ne débouche sur aucun accord, il reviendra alors au préfet de la Creuse de trancher.