Salmonella spp. est présente dans presque un élevage de dindes de chair sur trois en Europe

Une étude européenne a été menée d’octobre 2006 à septembre 2007 pour déterminer la prévalence des salmonelles dans les troupeaux de dindes des Etats membres. Elle a concerné cinq cent trente-neuf élevages de dindes reproductrices d’au moins deux cent cinquante animaux et trois mille sept cent soixante-neuf élevages de dindes de chair d’au moins cinq cents oiseaux. Les résultats ont été publiés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) le 13 mai dernier⁽¹⁾. Ils révèlent une prévalence moyenne en salmonelles, tous sérotypes confondus, de 30,7 % pour les élevages de chair testés dans vingt-deux Etats membres. Salmonella spp. est isolée dans dix-neuf des vingt-deux pays étudiés. La prévalence varie de 0 % à 78,5 % (Hongrie) selon les territoires. Les sérovars les plus fréquemment isolés sont, par ordre décroissant, S. Bredeney, S. Hadar, S. Derby, S. Saintpaul, S. Kottbus (seuls S. Hadar et S. Derby sont souvent à l’origine de salmonellose humaine au sein de l’Union).

La prévalence de S. Typhymurium et/ou S. Enteritidis dans ce type d’élevages (treize pays concernés pour l’isolement de ces sérotypes⁽²⁾) s’élève à 3,8 %. Elle s’étend, pour ces sérotypes, de 0 % à 18,4 % (République tchèque).

Cinq Etats membres représentent à eux seuls près de 80 % de la production de dindes de chair en Europe : la France (18,7 %), l’Allemagne (16,4 %), l’Italie (16 %), l’Espagne (14,7 %) et la Pologne (13,5 %).

En élevage reproducteur, la prévalence moyenne de Salmonella spp. est de 13,6 %

Parmi les quatorze Etats membres détenteurs d’élevages de dindes reproductrices inclus dans l’enquête de l’Efsa, six ont isolé Salmonella spp. : la France, la Hongrie, l’Italie, la Slovaquie, l’Espagne et le Royaume-Uni. La prévalence moyenne est de 13,6 % (tous sérotypes confondus) dans ce type d’exploitations. La variabilité est toutefois forte entre les pays, puisqu’elle s’échelonne de 0 % à 82,9 % (Slovaquie). En France, elle s’établit à 1,6 %.

Les sérotypes les plus fréquemment isolés sont S. Saintpaul et S. Kottbus.

Toujours concernant cette catégorie de dindes, S. Enteritidis et/ou S. Typhimurium sont isolées dans trois Etats (France, Italie et Royaume-Uni). La prévalence de ces deux sérotypes, les plus impliqués dans les intoxication humaines, est en moyenne de 1,7 %, avec une variation de 0 % à 8,3 % (Italie). Elle s’élève à 0,5 % en France.

Les auteurs de l’enquête notent que la distribution géographique des élevages de dindes reproductrices est particulièrement hétérogène au sein de l’Europe, beaucoup plus que celle des élevages de chair. L’Hexagone représente 56 % de cette production. Elle est suivie par l’Italie (11,9 %) et le Royaume-Uni (10,1 %).

• (1) Le rapport (« Report of the task force on zoonoses data collection on the analysis of the baseline survey on the prévalence of salmonella in turkey flocks, in the EU, 2006-2007 ») est disponible en intégralité à l’adresse : www.efsa.europa.eu/EFSA/Report/zoon_report_ej134_finturkeys_en, 0.pdf

• (2) Autriche, Belgique, République tchèque, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Lituanie, Pologne, Slovénie, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni.