L’atelier équin évoque toutes les facettes de la reproduction

L’atelier organisé par la commission équine de la SNGTV dans le cadre de son congrès annuel était consacré à la reproduction. Ce thème a permis d’évoquer l’actualité épidémiologique, les évolutions sanitaires, la réglementation en matière de monte et les progrès scientifiques. Stéphane Pronost, chef du service recherche et développement du Laboratoire Frank Duncombe (Calvados), a ainsi évoqué l’épisode de grippe équine survenu en Australie. L’été dernier, pendant deux mois, environ cent écuries contaminées y étaient détectées quotidiennement ! A la mi-novembre, soixante mille chevaux et plus de huit mille écuries infectés étaient dénombrés. Ces chiffres mettent en lumière la nécessité d’un réseau d’épidémiosurveillance réactif et d’une obtention rapide des résultats de laboratoire, mais aussi le rôle clé des vétérinaires sentinelles. Le conférencier a aussi abordé le foyer de grippe français déclaré au Réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (Respe) le mois dernier, dont le typage est en cours. « A la suite de cet épisode, d’autres cas ont été diagnostiqués, le Respe a dû proposer des mesures d’isolement. » Stéphane Pronost a poursuivi en détaillant l’évolution des méthodes de détection et des analyses biomoléculaires, l’intérêt étant de les développer et de les confronter aux précédentes pour déterminer leur pertinence respective au regard de l’agent recherché. « La reverse-transcriptase polymerase chain reaction (R-TPCR) en temps réel est le test le plus adapté à la détection du virus influenza équin », a-t-il souligné. Il a en outre rappelé toute l’importance de l’analyse du lignage.

La cytologie utérine est utile lors d’infertilité persistante

Des avortements au suivi des cycles, toutes les facettes de la reproduction ont été analysées durant cet atelier. Jean-Marc Betsch, praticien à Ecouché (Orne), a notamment expliqué la nécessité de procéder à une cytologie utérine lorsqu’une jument reste vide après trois chaleurs. « 1 228 biopsies utérines effectuées chez des juments subfertiles ont montré que 80 % présentaient des lésions dans l’utérus », a-t-il indiqué, évoquant une étude rétrospective réalisée dans le cadre de sa pratique.

Notre confrère a par ailleurs abordé les affections susceptibles de favoriser l’infertilité, mais en a aussi détaillé les causes, même les moins fréquentes comme les anomalies chromosomiques ou les tumeurs des cellules de la granulosa.

L’atelier était aussi résolument pratique et concret. « Il faut racler partout pour optimiser les chances de trouver une bactérie », a ainsi insisté Jean-Marc Betsch en matière de bactériologie utérine. « La plupart des bactéries poussent en quarante-huit heures, mais il est parfois utile de rechercher aussi les bactéries anaérobies », a-t-il poursuivi. Après la bactériologie, il convient donc de pratiquer la cytologie utérine, puis la biopsie utérine. D’autres examens peuvent être envisagés si aucun germe n’est identifié : dosage hormonal ou test de perméabilité des oviductes (les lésions à ce niveau sont probablement sous-estimées).

L’atelier s’est terminé par la remise des prix de la commission équine (voir encadré), chaque thèse primée ayant fait l’objet d’une présentation par son auteur.