Entre nous
FORUM
Nous avons commencé la vaccination des bovins il y a un mois et demi, après avoir reçu les doses fin avril. En principe, nous ferons les derniers rappels la semaine prochaine, même si quelques éleveurs nous appellent encore pour des primovaccinations. Cette campagne se sera finalement bien déroulée. Dès que nous avons eu les informations officielles, mi-avril, et que les choses ont été cadrées légalement, nous avons envoyé à chaque éleveur une lettre expliquant ce qui avait été décidé par les autorités, la façon dont nous allions procéder et ce qui leur en coûterait. Peu après cet envoi, une autre lettre leur a été adressée, cette fois par les organisations agricoles. Selon elles, ils pouvaient vacciner eux-mêmes et faire jouer la concurrence entre vétérinaires pour se procurer le vaccin… D’où le malaise et l’énervement de certains éleveurs, peu nombreux, auquel nous avons dû faire face. Mais ils ont vite compris que nous ne pouvions pas leur délivrer le vaccin quoi qu’il arrive et que nos tarifs horaires n’étaient pas si élevés. Au final, une majorité d’entre eux ont souhaité faire vacciner leur troupeau. Et ils ont tout fait pour que cela se passe bien et vite, réunissant les bêtes dans différents prés, les amenant aux cornadis, préparant les cartons. Beaucoup n’ont fait vacciner que les laitières en production. Il reste maintenant le plus ennuyeux, la paperasse et la facturation.
La vaccination des bovins ne débutera qu’au mois de juillet en Mayenne. En revanche, elle a déjà commencé dans le département voisin de la Sarthe, où une dizaine d’élevages ont été traités. Il n’y a pas de tension particulière avec les éleveurs, même si quelques-uns souhaitent vacciner eux-mêmes. Je suis persuadé que 90 % d’entre eux seraient capables de le faire et je le leur dis. Le problème vient de leurs voisins, les 10 % qui ne feraient rien. Or la couverture vaccinale doit être maximale. Le vétérinaire est le seul garant d’une vaccination de masse réussie. Les éleveurs comprennent bien ce discours. Pour préparer les vaccinations de juillet, nous avons envoyé un courrier à tous nos clients et nous avons déjà 50 % de réponses positives, dont 60 % concernent des laitières et 40 % des allaitantes. C’est un bon résultat pour une prophylaxie volontaire. D’autant que pour beaucoup d’exploitants, tout cela reste théorique, puisque personne n’a encore vu un animal contaminé. Quoi qu’il en soit, nous tenterons de vacciner le maximum de bêtes avant l’obligation, prévue à l’automne. Nous prendrons notre temps, sans doute en revenant plusieurs fois, notamment pour les allaitantes qui sont à l’herbage et qu’il est parfois difficile de regrouper.
Les difficultés rencontrées avec les éleveurs qui voulaient entreprendre eux-mêmes les vaccinations étaient certainement liées aux messages peu clairs transmis au niveau national. Ce mouvement de colère est maintenant derrière nous. Sur le terrain, dans le cadre de cette campagne vaccinale, les relations entre vétérinaires et éleveurs sont bonnes, sauf exception.
Les praticiens des quatre départements concernés ont eu pour objectif de maîtriser l’expression clinique de la maladie par une vaccination de masse, mais aussi de fournir aux exploitants des animaux vaccinés et certifiés pour l’exportation, qu’il s’agisse de broutards ou de reproducteurs. Les éleveurs savent bien que les cinquante-sept millions d’euros d’aide européenne sont conditionnés à une vaccination et à une certification vétérinaires. Grâce à la bonne volonté partagée des uns et des autres, nous avons épuisé l’ensemble des doses vaccinales reçues en quelques jours, avant même de recevoir le second lot. Certains ont embauché des étudiants pour faire face à la demande, et ce sont bien les confrères qui ont réalisé les vaccinations. Dans le cas contraire, l’Ordre régional vérifiera de quelle façon la vaccination a été faite.
Dans ma clientèle, les choses se sont parfaitement déroulées. J’ai terminé la primovaccination des bovins des éleveurs volontaires et je devrais entamer la vaccination des ovins d’ici à quinze jours, dès que les vaccins seront là. Viendront ensuite les caprins. Les éleveurs comprennent bien, parfois après la vaccination, la nécessité de faire appel au praticien.
Mais le vétérinaire doit aussi savoir s’imposer. Par exemple, il m’est arrivé de ne pas parvenir à maîtriser un petit broutard. L’éleveur a proposé de le vacciner lui-même. J’ai refusé. Au final, j’ai réussi. Ailleurs, j’ai réalisé les vaccinations avec l’exploitant et son épouse. Nous avons pris le temps nécessaire, sans nous énerver. Ils n’auraient pas pu le faire à deux et sans doute auraient-ils renoncé devant les difficultés.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire