L’intérêt diagnostique de l’échographie chez les bovins s’étend à toutes les fonctions

L’échographie est un examen complémentaire de plus en plus utilisé pour le diagnostic de gestation, les troubles de la fertilité et le sexage des embryons des bovins. Les vétérinaires peuvent néanmoins étendre son emploi au diagnostic d’autres maladies (urinaires, locomotrices), comme l’ont démontré les conférenciers rassemblés le 12 juin dernier à l’école vétérinaire d’Alfort, devant un auditoire constitué de praticiens et d’étudiants.

Une sonde linéaire de 5 à 7,5 MHz, utilisée classiquement par voie transrectale en reproduction bovine, permet par exemple de réaliser un diagnostic abdominal chez le veau, notamment dans le cadre des affections ombilicales. « Dans la plupart des cas – hernie, omphalite, abcès –, le diagnostic est établi par palpation, a expliqué Anne-Marie Bélanger, de la faculté de médecine de Saint-Hyacinthe (Québec), mais l’échographie est indiquée lorsque le praticien envisage de procéder à une intervention chirurgicale, pour contrôler les structures internes, faire un bilan d’extension et ainsi éviter de mauvaises surprises. » Les anomalies cardiaques sont en revanche difficiles à explorer avec une sonde linéaire, en raison de sa largeur par rapport à celle de l’espace intercostal du veau. Il ne faut pas hésiter à coucher celui-ci sur le côté droit, ce qui rapproche le cœur de la paroi thoracique inférieure. L’examen est alors pratiqué en plaçant la sonde sous l’animal.

La taille, chez l’adulte, constitue un facteur limitant de l’application de l’échographie, mais les performances des nouveaux appareils et l’emploi de sondes adaptées (3,5 MHz) autorisent désormais l’exploration partielle des fonctions cardiovasculaire, respiratoire et locomotrice. Il s’agit d’un examen complémentaire de choix lors de fièvre d’origine inconnue. Il permet de diagnostiquer une péricardite ou une endocardite, parfois un abcès pulmonaire s’il est situé près des plèvres, et donne la possibilité de faire un pronostic lors d’affections graves pour lesquelles un traitement pourrait être inutile et coûteux.

L’exploration du bien-être fœtal constitue un axe de développement, comme en médecine humaine et équine, selon Sébastien Buczinski (Saint-Hyacinthe). L’intérêt est alors de détecter les gestations à risque, d’envisager un avortement ou une césarienne et, selon la valeur relative de la mère et du fœtus, de choisir entre traiter la mère et perdre le veau ou adapter le traitement pour sauver le veau au détriment de la vache.

• Voir aussi le Bulletin de la Société vétérinaire pratique de France, 2008, tome 92, n° 2.