Historique
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Auteur(s) : Nathalie Devos
Au début des années 20, des épizooties animales dévastent les cheptels animaux et provoquent des famines dans plusieurs régions du monde. Face aux lenteurs de la voie diplomatique pour endiguer ces menaces, vingt-huit Etats réussissent à s’entendre pour signer un “arrangement” international, le 25 janvier 1924. La ratification de cette convention aboutit à la création de l’Office international des épizooties (OIE).
La première session générale se tient en 1927 et est l’occasion, pour le professeur Auguste Louis Emmanuel Leclainche (voir encadré), d’être nommé premier directeur général de l’OIE. Le 30 janvier 1928, la première conférence scientifique de l’office se tient à Genève (Suisse). Elle établit les bases d’une politique sanitaire internationale. En 1939, le Pr Leclainche fait l’acquisition d’un immeuble situé rue de Prony, dans le XVIIe arrondissement de Paris, où l’OIE est installée depuis cette date (auparavant, le siège était situé avenue Emile Acollas dans le VIIe). Par la suite, sous l’occupation allemande, il est envisagé, en 1942, de transférer le siège à Berlin. C’est grâce à l’intervention de Gotlieb Fluckiger, de nationalité suisse et président en exercice à cette époque du comité international de l’OIE, que ce projet est abandonné.
En 1951, l’Organisation des Nations unies (Onu) institue deux structures spécialisées : la Food and Agriculture Organization (FAO) en 1946 et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948. L’intégration de l’OIE dans ces nouvelles agences est envisagée en 1946 et en 1951. Heureusement, de nombreux pays membres s’y opposent, ce qui permet à l’OIE de survivre.
Après la signature du Traité de Rome qui instaure la Communauté européenne en 1957, l’OIE sert de support aux premières tentatives d’harmonisation des législations zoosanitaires communautaires.
En 1994, les accords qui conduisent à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comprennent des dispositions spécifiques qui s’appliquent à la gestion des problèmes sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) liés aux risques posés par les animaux et leurs produits faisant l’objet d’échanges commerciaux. Les normes, les lignes directrices et les recommandations de l’OIE sont alors désignées comme des références internationales dans le domaine des maladies animales et des zoonoses.
En 2003, l’office devient l’Organisation mondiale de la santé animale, mais conserve son acronyme historique, OIE. Deux ans plus tard, les services vétérinaires sont reconnus comme un bien public international. L’année suivante, l’OIE met d’ailleurs en place un référentiel d’évaluation et d’appui aux services vétérinaires qui s’intitule Performance of Veterinary Services (PVS).
A ce jour, l’OIE compte cent soixante-douze pays et territoires membres et entretient une coopération institutionnelle avec trente-six autres organisations internationales et régionales. Son directeur général est notre confrère Bernard Vallat, élu en 2001 et réélu en 2005.
• Effectifs : 90 personnes (dont 60 au siège et 30 dans les commissions régionales et sous-régionales) de 34 nationalités différentes.
• Budget annuel : 17 millions d’euros (en 2007). Les ressources financières de l’OIE sont essentiellement constituées par les contributions annuelles obligatoires de ses pays et territoires membres, qui peuvent être complétées par des contributions volontaires.
• Pays membres : 172.
• Maladies sous surveillance : 101.
• Informations sanitaires hebdomadaires sur le site Internet.
• Une revue scientifique et technique tous les quatre mois.
• Un bulletin d’information tous les trois mois.
• Un rapport annuel sur la santé animale mondiale.
N. D.Auguste Louis Emmanuel Leclainche (1861-1953) est vétérinaire de formation. Mais il est aussi :
- chercheur (il a élaboré, avec Henry Vallee, le sérum contre les gangrènes gazeuses utilisé pendant la guerre de 1914-1918) ;
- vice-président de l’Institut Pasteur ;
- professeur, puis inspecteur général des écoles vétérinaires ;
- chef des services sanitaires du ministère de l’Agriculture ;
- réorganisateur de l’administration vétérinaire (service des épizooties et de l’inspection des viandes) ;
- créateur du doctorat vétérinaire (1924) ;
- fondateur de l’OIE (1924) dont il devient le directeur général de 1927 à 1949 ;
- fondateur de l’Académie vétérinaire de France (en 1928) dont il est le premier président ;
- président de l’Académie des sciences en 1837 ;
- membre de nombreuses sociétés savantes françaises et étrangères et docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères ;
- fondateur de la Revue générale de médecine vétérinaire et auteur d’une Histoire de la médecine vétérinaire.
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