La transmission intraspécifique de la tremblante ovine est possible via le lait

Une étude britannique relate la transmission de la tremblante du mouton par le lait⁽¹⁾. Les chercheurs utilisent du lait prélevé chez douze brebis issues d’un troupeau fortement infecté par la tremblante. Ces animaux sont en phase asymptomatique de la maladie lors de la lactation. Toutefois, la protéine du prion pathologique (PrPsc), marqueur spécifique des maladies à prions, est déjà présente dans leurs formations lymphoïdes. Dix-huit agneaux de génotypes sensibles (VRQ/VRQ) originaires de Nouvelle-Zélande sont nourris avec le lait des brebis infectées. La production de brebis saines est utilisée pour allaiter cinq agneaux témoins.

Les résultats montrent que la muqueuse intestinale de quinze animaux sur dix-huit contient de la PrPsc, sans présence de signes cliniques (phase asymptomatique). En outre, la PrPsc est décelée dans la muqueuse intestinale de trois agneaux abattus en raison de maladies intercurrentes autres qu’une encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissible (ESST).

Les cinq agneaux témoins, nourris avec du lait de brebis saines, sont regroupés avec les agneaux contaminés. Chez deux d’entre eux, de la PrPsc est également détectée dans les formations lymphoïdes associées au tube digestif, dix mois après le regroupement.

Cette étude met en évidence, pour la première fois, la transmission par voie orale de l’agent de la tremblante par le lait chez des ovins de génotypes sensibles, et confirme la transmission horizontale de l’agent de la maladie. Elle révèle aussi que la dose infectieuse présente dans le lait d’un animal infecté est suffisante pour contaminer un agneau par voie orale.

Les auteurs n’apportent aucune précision quant à l’utilisation du colostrum et/ou du lait pour la contamination des animaux. Aujourd’hui, il est extrêmement important d’évaluer ces résultats afin de savoir s’ils sont de nature à modifier les recommandations antérieures, à la fois au regard des mesures de police sanitaires relatives aux petits ruminants et du risque associé à la consommation humaine de lait de brebis et de chèvres.

• (1) T. Konold, S.J. Moore, S.J. Bellworthy, H.A. Simmons : « Evidence of scrapie transmission via milk », étude publiée sur le site de BMC Vet Res. le 8/4/2008.