Pathologie aviaire. Congrès à Rennes
Actualité
Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait
304 participants ont passé au crible les maladies des volailles le 12 juin.
Sous le titre « La pathologie des volailles passée au crible », l’édition rennaise des Rencontres interprofessionnelles de pathologie aviaire (Rippa) 2008, organisée par le groupe Chêne Vert, a déroulé un programme en adéquation avec les questions de terrain des quelque trois cents participants (35 % de vétérinaires et 60 % de techniciens). Le 12 juin dernier, vingt et un spécialistes ont présenté les avancées étiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et réglementaires en matière de pathologie aviaire et les actualités dans le domaine de l’épidémiosurveillance. Les enregistrements du Réseau national d’observations épidémiologiques en aviculture (RNOEA), animé par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Ploufragan, objectivent l’ampleur de la recrudescence du nombre de cas de botulisme déclarés par ses cinquante correspondants, avec la multiplication par 4,5 du nombre de cas entre 2006 et 2007 (voir graphique 1). Egalement sous surveillance, la sensibilité des germes bactériens d’origine aviaire aux antibiotiques apparaît faussement stable. Dans ce cadre, Jean Delaporte (Bayer) a montré la pertinence de l’étude de la distribution des diamètres d’inhibition des germes pour juger plus finement de cette variabilité. « Le taux des souches d’Ornithobacterium rhinotracheale sensibles à la doxycycline dépasse 90 %, celui des souches d’O. rhinotracheale sensibles à l’oxytétracycline est inférieur à 50 % », a souligné Didier Duivon (Franvet). Cette constatation découle de l’étude de la sensibilité in vitro de cent vingt souches d’O. rhinotracheale, issues des collections de Selvet conseil à Bignan (Morbihan). Cela permet aux praticiens de disposer de diamètres critiques inférieurs et supérieurs adaptés à l’interprétation de l’antibiosensibilité d’O. rhinotracheale, 20 (au lieu de 17) et 23 mm (au lieu de 19) pour l’oxytétracycline, 16 (au lieu de 17) et 19 mm (identique) pour la doxycycline. En l’absence de travaux spécifiques, le Comité de l’antibiogramme de la Société française de microbiologie recommandait jusqu’à présent l’utilisation des valeurs dédiées aux Pasteurellaceae.
« Entre 10 et 50 % des élevages vaccinés contre la maladie de Gumboro ne sont pas protégés contre le virus ! », a expliqué Yannick Gardin (Ceva). Le passage d’une protection immunitaire passive à une protection immunitaire active et la difficulté de vacciner correctement en élevage expliquent ces piètres résultats. Ces deux difficultés peuvent être levées grâce à la mise sur le marché récente de deux nouveaux vaccins capables d’induire une immunité en présence des anticorps maternels : le vaccin de type complexe immun Cevac Transmune® de Ceva et le vaccin mixte Marek-Gumboro Vaxxitek® HVT + IBD de Merial. Toutefois, la vaccination des reproducteurs reste incontournable pour assurer la protection du poussin durant la première semaine de vie.
Grâce aux outils de biologie moléculaire, les connaissances étiologiques progressent. Ils ont permis l’identification de l’origine virale de la rate marbrée chez la pintade, un adénovirus de type II. « Ce virus est particulièrement proche de celui de l’entérite hémorragique de la dinde », a exposé notre consœur Nadine Cariou (Selvet conseil). Bien que la complexité étiologique du syndrome entéritique du pintadeau ne soit pas totalement élucidée, les travaux de recherche menés par Jean-Luc Guérin (ENVT) mettent en évidence une association forte entre un astrovirus de type TAstV2 et l’entérite virale de la pintade. « L’analyse moléculaire des astrovirus de la pintade montre qu’ils sont reliés au TAstV2 de la dinde », a indiqué l’enseignant chercheur.
Côté réglementaire, les “bruits de couloir” laissent présager une bonne nouvelle pour les filières avicoles. En effet, la Commission européenne, dans son rapport encore confidentiel, recommanderait le maintien des coccidiostatiques sous le régime 1831/2003 des additifs en alimentation animale. A la suite de l’évolution du contexte réglementaire, l’engagement des cabinets vétérinaires dans la démarche qualité devient incontournable (voir graphique 2). Notre confrère Philippe Le Coz (Selvet conseil) a par ailleurs présenté l’intérêt du Guide des bonnes pratiques de gestion du médicament. « Le médicament est un enjeu majeur pour le vétérinaire qui doit aujourd’hui faire preuve de son professionnalisme. »
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