La mort de 250 goélands dans la Manche serait liée à une intoxication au chloralose

L’île de Tatihou, située dans le département de la Manche, est un territoire de 29 ha qui appartient au Conservatoire du littoral. Une partie de sa superficie (4,5 ha) est gérée par le Groupe ornithologique normand (GON). Le potentiel “avifaunistique” de l’île en fait un lieu d’observation et d’études ornithologiques recherché. Trois espèces différentes de goélands y sont dénombrées. Le plus représenté, le goéland argenté (Larus argentatus), est même l’emblème de l’île. En plus d’accueillir un grand nombre d’oiseaux marins, Tatihou fait office de zone d’hivernage ou d’étape de migration pour les oiseaux non marins, observables en automne et au printemps.

La mort de plus de deux cents goélands est imputée à une cause exogène toxique

Un épisode de mortalité inexpliqué a débuté le 3 mars dernier, lorsque le GON a alerté l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) de la découverte de plusieurs cadavres de goélands sur l’île de Tatihou. Dans le cadre de la surveillance de la mortalité des oiseaux sauvages vis-à-vis du virus de l’influenza aviaire, cinq d’entre eux ont été autopsiés par le laboratoire départemental d’analyses de la Manche. Les résultats ont permis d’écarter l’hypothèse de l’influenza aviaire. Puis, dans le cadre du réseau Sagir, dispositif national de surveillance sanitaire de la faune sauvage, le même laboratoire a effectué une vingtaine d’autopsies de goélands supplémentaires pour tenter d’expliquer ce phénomène inquiétant. En raison des observations faites, des examens complémentaires ont été réalisés par deux laboratoires nationaux spécialisés en toxicologie et en histologie. Ces analyses ont permis d’écarter formellement toute cause infectieuse. En revanche, du chloralose a été identifié dans les prélèvements issus des goélands morts. Il s’agit d’une substance exogène toxique pour l’avifaune qui n’est pas naturellement présente dans l’environnement. Les experts en toxicologie ont démontré que les quantités relevées lors des analyses permettent d’expliquer la mort des oiseaux.

• Sources : http://www.conservatoire-du-littoral.fr ; http://www.gonm.org ; http://www.oncfs.gouv.fr