Vis-à-vis de l’animal et de son bien-être, quatre types d’éleveurs émergent - La Semaine Vétérinaire n° 1321 du 27/06/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1321 du 27/06/2008

Productions animales

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Patrick Pommier

La plupart des travaux conduits sur le bien-être animal se sont focalisés d’une part sur l’animal lui-même, d’autre part sur les attentes de la société. Les auteurs d’une étude(1) ont choisi de privilégier le point de vue de l’éleveur. La méthodologie retenue est celle des entretiens semi-directifs, fondés sur des questions ouvertes très larges. Dans un premier temps, une rencontre a lieu avec quatre-vingt-cinq éleveurs français représentatifs. Leurs productions se répartissent de façon à peu près équivalente entre les porcs, les bovins et les volailles, dans des régions différentes et avec des systèmes de production diversifiés.

Certains éléments du discours sont communs à tous les éleveurs : ils estiment que leur relation aux animaux est d’ordre professionnel, que leur activité exige un rapport quotidien avec eux (qui peut être perçu comme agréable ou désagréable) et que l’observation de leur comportement est l’une des caractéristiques essentielles du bon éleveur. Au-delà de ces considérations générales, le contenu des entretiens conduit les auteurs à répartir les éleveurs en quatre catégories : ceux « pour l’animal », « avec l’animal », « malgré l’animal » et « pour la technique ».

Les « éleveurs pour l’animal » ne conçoivent pas leur vie sans les animaux et ne voient quasiment que les aspects positifs du métier. Ils jugent légitimes les attentes de la société dans le domaine du bien-être et ne se sentent pas mis en accusation. Les « éleveurs avec l’animal » pratiquent plutôt leur métier par continuité familiale. Ils y voient des aspects positifs, mais aussi des contraintes. Ils trouvent important de communiquer avec le public et certains sont prêts à évoluer pour répondre aux attentes sociétales. Les « éleveurs malgré l’animal » ont choisi leur production pour des raisons économiques plus que par passion. Ils trouvent les attentes de la société légitimes quand elles confortent leur choix de système et illégitimes dans les autres cas. Les « éleveurs pour la technique », eux, ne considèrent pas la relation à l’animal comme essentielle. Ils s’estiment agressés par les demandes de la société, qu’ils jugent parfois incompatibles avec la gestion économique de leur exploitation.

Les “catégories” sont corrélées, mais non strictement liées au type de production

Cette typologie se vérifie dans toutes les productions animales. Cependant, beaucoup d’éleveurs de bovins et de porcs semblent relever les deux premières catégories, alors que les deux dernières apparaissent plus fréquentes parmi les éleveurs de volailles.

Une autre série d’enquêtes s’est focalisée sur la perception par les éleveurs des démarches qualité comportant un volet bien-être et de la réglementation sur le sujet. Au niveau européen, les élevages de porcs, de poules pondeuses et de veaux de boucherie sont concernés par des règles précises, mais l’ensemble des éleveurs doivent suivre des préconisations générales. Ceux qui ne sont concernés que par ces dernières (gros bovins) les connaissent peu et ont globalement l’impression de les respecter. Inversement, les éleveurs de porcs connaissent et critiquent ces mesures, car ils craignent qu’elles remettent en cause leur équilibre économique sans améliorer le bien-être des animaux. En outre, si le terme de bien-être animal n’est pas utilisé spontanément par les exploitants, tous insistent sur la nécessité d’être attentif à l’animal et de lutter contre les mauvais traitements.

La perception par les éleveurs de l’animal et de son bien-être n’est pas monolithique. Sans être totalement liée au type de production, la différence de perception semble corrélée à la proximité qui existe entre l’éleveur et ses animaux (approche individuelle ou de groupe). Cette diversité doit être prise en compte pour communiquer avec lui, que cette communication provienne des autorités réglementaires ou d’organismes de formation.

Concernant la méthodologie suivie, il convient de souligner qu’elle est uniquement qualitative et ne fournit pas d’information sur l’importance relative des différentes catégories.

  • (1) A.C. Dockès, F. Kling-Eveillard : « Les représentations de l’animal et du bien-être animal par les éleveurs français », Inra productions animales, 2007, vol. 20, n° 1, pp. 23-28.

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