L’origine de l’urticaire est souvent difficile à établir chez le cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1324 du 29/08/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1324 du 29/08/2008

Dermatologie

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Marine Neveux

La réalisation d’une biopsie peut se révéler nécessaire pour orienter ou confirmer le diagnostic.

L’urticaire est un trouble cutané fréquemment rencontré chez le cheval. Il s’agit davantage d’un signe clinique que d’une maladie. Si les chevaux de tous les types et de tous les âges sont concernés, la fréquence des atteintes est particulièrement importante chez les pur-sang. Les auteurs d’un récent article(1) estiment que la cause reste inconnue dans la plupart des cas, mais que des sensibilités alimentaires sont fortement suspectées. Une simple piqûre d’insecte peut aussi provoquer l’apparition d’urticaire chez des chevaux sensibilisés. Les réactions médicamenteuses constituent également des causes connues. Les auteurs citent ainsi la pénicilline, le clenbutérol et la phénylbutazone. Toutefois, les réactions peuvent être dues au support plus qu’à la molécule.

L’urticaire s’exprime cliniquement par l’apparition de plaques œdémateuses d’un diamètre variable (de 0,5 à 10 cm), multiples, surélevées, sur toute la surface du corps. Les lésions peuvent concerner des zones cutanées localisées. Par ailleurs, l’atteinte des membres est moins commune que celle du tronc et de la tête.

Les plaques larges peuvent évoluer jusqu’à devenir coalescentes. Certaines lésions ont une forme de doughnut, d’autres sont diffuses et présentent un exsudat (angio-œdème). Si un prurit modéré peut être observé, les lésions sont non prurigineuses la plupart du temps. Des épisodes récurrents sont fréquemment notés, souvent avec une augmentation de la sévérité des lésions et une diminution de la réponse au traitement. Le développement de l’urticaire peut constituer une part de la réponse anaphylactique.

Le diagnostic différentiel et les commémoratifs sont essentiels

Une apparition soudaine et l’apparence clinique sont caractéristiques dans le cadre du diagnostic. Une biopsie cutanée de lésions fraîches confirme l’existence d’un œdème du derme.

La non-réponse à la corticothérapie ou l’absence d’affaissement des lésions lors d’une pression mérite une identification via la réalisation d’une biopsie.

Une infection à dermatophyte peut entraîner l’apparition de lésions similaires à l’urticaire. Il s’agirait d’une réponse allergique de la peau aux champignons. L’administration de corticoïdes provoque souvent une exacerbation significative de la maladie. La confirmation du diagnostic par biopsie ou culture permet d’exclure un traitement inapproprié.

En règle générale, un pic d’urticaire allergique se résout spontanément en vingt-quatre à quarante-huit heures. Ajourner le traitement constitue donc une option lorsqu’il s’agit du premier épisode observé chez le cheval. La meilleure thérapie est d’éviter l’allergène, qui est parfois difficile à identifier. En présence de cas récurrents ou qui ne répondent pas totalement à la corticothérapie, la démarche passe par la mise en place de restrictions alimentaires et environnementales.

Presque tous les cas répondent rapidement à l’injection de dexaméthasone par voie intraveineuse. Si l’urticaire fait partie d’une réaction anaphylactique, le recours à l’adrénaline, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), aux corticostéroïdes et à un traitement de soutien peut se révéler nécessaire.

  • (1) R.C. Pilsworth et D. Knottenbelt : « Urticaria », Equine Veterinary Education, 2007, vol. 19, n° 7, pp. 368-369.

Les recherches lors d’urticaire

• Reconnaissance clinique

- grattage cutané (pour éliminer une dermatophytose en cas de doute) ;

- biopsie cutanée (dans les cas récalcitrants ou récurrents).

• Diagnostic différentiel

- infection par un dermatophyte ;

- piqûres d’insectes ;

- érythème multiforme ;

- hypersensibilité de contact (rare chez le cheval) ;

- vasculite infectieuse et immunitaire ;

- angio-œdème focal ou diffus avec évidence de nécrose cutanée et/ou purpura.

VOIR AUSSI

• J.-L. Cadoré :« Examens complémentaires en dermatologie équine », Pratique vétérinaire équine, 2002, vol. 34, n° 134, pp. 53-57.

• C. Lebis : « Intradermoréactions chez le cheval : essai de deux allergènes (Culex et Culicoides) », Pratique vétérinaire équine, 2002, vol. 34, n° 135, pp. 35-40.

• A. Van der Haegen, H. Althaus, C. von Tscharner, E. Marti : « Les affections cutanées allergiques », Pratique vétérinaire équine, 2000, vol. 32, n° 126, pp. 15-34.

• Isabelle Desjardins : « L’immunothérapie spécifique serait intéressante pour traiter les phénomènes atopiques », La Semaine Vétérinaire n° 1277 du 7/7/2007 en page 30.

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