Maladies bovines réglementées. Résurgence locale
Actualité
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
L’été a vu la multiplication de cas de fièvre charbonneuse dans le Doubs. Le diagnostic a suivi plusieurs mortalités subites de bovins dans des élevages du même périmètre géographique. En 2003, une seule exploitation avait été atteinte.
Après avoir initialement concerné neuf élevages début juillet, la maladie s’est étendue à vingt et une exploitations sur un secteur de plus de huit communes au 15 août dernier. Les spores demeurant dans le sol plusieurs dizaines d’années, la résurgence du charbon est généralement liée à des travaux (forestiers, terrassements, labours) ou à des conditions climatiques particulières (inondations) dans des zones d’anciens charniers.
L’étendue géographique et le nombre de foyers observés dans le Doubs ont conduit à la mise en place rapide d’une campagne de vaccination d’urgence. Elle concerne tous les ruminants présents ou qui pâturaient sur les communes concernées et voisines des foyers et des bois où sont recensés des charniers, ce qui représente environ dix mille doses. Une vaccination périfocale est en cours de réalisation pour limiter les risques de diffusion. D’autres dispositions y sont associées. Ainsi, l’ouverture de la chasse est retardée, les travaux forestiers sont interdits, la cueillette en milieu sauvage est déconseillée et des mesures d’hygiène sont à respecter en cas de contact avec les animaux domestiques.
Par ailleurs, des mesures visant à déterminer avec précision les causes de la résurgence et de l’extension de la maladie sur un large secteur géographique sont en cours, en collaboration avec les représentants des chasseurs et des organisations agricoles.
Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse, virulente et inoculable due à une bactérie aéro-anaérobie sporulée, Bacillus anthracis.
D’évolution sporadique à enzootique, avec une incidence maximale en été chez les herbivores (pâturage), elle touche toutes les espèces, y compris l’homme.
Chez les bovins, le charbon interne se traduit par une hyperthermie précoce suivie d’une septicémie hémorragique fébrile. Des signes cliniques sont observables dans les cas subaigus (boiteries, anus en cocarde avec éversion de la muqueuse).
Dans la forme externe, le développement d’une tumeur charbonneuse inflammatoire qui affecte les nœuds lymphatiques précède la septicémie. La mort est rapide, de quelques dizaines de minutes jusqu’à cinq à huit jours pour les formes subaiguës et externes.
Chez les ovins, le tableau clinique est dominé par la forme suraiguë. L’animal s’isole, cesse de paître et meurt dans un laps de temps compris entre cinq minutes et douze heures. Un grincement des dents est parfois observé, ainsi qu’une hématurie post-mortem et de l’écume rosée à la commissure des lèvres et des naseaux.
Le traitement repose sur l’administration de pénicilline à dose modérée (3 millions d’UI par bovin) pendant trois jours (pour éviter une libération massive de toxine) et en phase d’hyperthermie. Le vaccin peut être réalisé quelques jours après la guérison.
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