Parasitologie
Formation continue
FAUNE SAUVAGE ET NAC
Auteur(s) : Stéphanie Bourgeois
La Global Mammal Parasite Database permet de mieux comprendre les interactions hôte-parasite.
Les parasites constituent une large part de la biodiversité et leurs interactions avec les hôtes jouent un rôle majeur dans l’écologie et l’évolution des espèces. Si les connaissances sur les parasites qui infectent l’homme sont avancées, il y a encore un grand manque de données concernant les maladies infectieuses de la faune sauvage. Pourtant, il devient de plus en plus évident que les zoonoses émergentes liées à la faune sauvage constituent un problème de santé publique et que la lutte contre les maladies infectieuses est un enjeu pour la conservation des espèces menacées. Comprendre la diversité, la propagation et l’évolution des parasites dans la faune sauvage est primordial pour faire avancer l’état des connaissances sur la conservation, l’écologie et la santé humaine. La base de données globale sur les parasites des mammifères (Global Mammal Parasite Database) est une compilation systématique des données de la littérature scientifique concernant les associations hôte-parasite dans les populations de mammifères sauvages. Elle propose actuellement la liste la plus complète sur le sujet. Plus de 19 000 publications sont ainsi référencées et couvrent trois groupes de mammifères (primates, ongulés, carnivores) et tous les types de parasites (virus, bactéries, champignons, helminthes, arthropodes, protozoaires). Le terme de parasite est pris au sens large et regroupe à la fois les macroparasites et les microparasites.
La référence bibliographique complète de chaque étude se rapportant à une espèce de parasite dans une population sauvage a été e n registrée dans la base de données, ainsi que la taxonomie de l’hôte et du parasite, le nombre d’individus échantillonnés et la localisation géographique. Deux colonnes supplémentaires indiquent si la prévalence est rapportée et si elle est nulle.
La base de données, en libre accès sur www. mammalparasite. org, permet une recherche sur le parasite (type, genre ou espèce), l’hôte (famille, g enre ou espèce) et la localisation géographique, parmi 4 000 références pour les primates ( 139 hôtes et 492 parasites), 8 266 pour les carnivores (153 hôtes et 960 parasites) et 6 858 pour les ongulés (175 hôtes et 724 parasites). Les helminthes sont les parasites les plus fréquemment rapportés (plus de 40 % des études), suivis par les virus (20 %). Les protozoaires sont souvent cités chez les primates (20 %), et les arthropodes chez les ongulés. Les études sur les champignons sont assez rares (moins de 2 %).
La base de données est en service depuis 2004 pour les primates(1), bientôt suivis par les carnivores, les artiodactyles et les périssodactyles. Deux autres bases, sur les cétacés et les chiroptères, devraient voir le jour. L’objectif de ce projet est de fournir un outil consultable par les professionnels et le public, et indispensable aux chercheurs pour étudier la biodiversité des parasites et comprendre leur incidence dans les populations sauvages.
La comparaison de ces informations avec des données biologiques sur l’espèce ou le taxon, avec les statuts des espèces de la liste rouge de l’Union mondiale pour la nature (UICN) ou avec un Système d’information géographique (SIG) permet de répondre à plusieurs questions. Comment les traits des mammifères (régime alimentaire, masse corporelle, système social, reproduction, etc.) influencent-ils le risque de maladie ? Comment les changements environnementaux globaux affectent-ils la diversité des parasites ? Quel est l’impact des parasites sur la conservation des mammifères ? Près de vingt articles qui utilisent les ressources de la base de données sont d’ores et déjà publiés.
Cette base apporte un début de réponse à ces questions, mais l’apport de nouvelles informations est indispensable. L’examen des données disponibles montre qu’au sein des ordres présentés dans la base, de nombreuses espèces d’hôtes (et donc de parasites) n’ont pas encore été étudiées. L’échantillonnage des espèces est également fort déséquilibré entre les continents. Les régions d’Asie de l’Est et du Sud-Est sont peu échantillonnées, comparativement au nombre d’espèces de primates qu’elles possèdent. Bien entendu, une plus grande richesse spécifique de parasites sera trouvée chez les espèces les plus étudiées. L’effort d’échantillonnage peut être corrigé en tenant compte du nombre total d’animaux prélevés pour les différentes études ou du nombre de publications par espèce.
L’impact des parasites pathogènes sur la santé des mammifères sauvages — aussi bien sur la survie des populations que sur leur aptitude à assurer leur rôle au sein de l’écosystème — et le risque de transmission à l’homme et aux animaux d’élevage justifient leur étude approfondie. Il est crucial de développer les systèmes de surveillance de la santé de la faune sauvage, pour identifier de nouveaux agents pathogènes et comprendre leur incidence.
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