Entre nous
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Nous sommes huit vétérinaires, parmi lesquels cinq associés dont je fais partie depuis janvier dernier. J’ai été salarié pendant quatre ans au sein de cette clinique, ce qui m’a permis d’apprendre les méthodes de travail de mes collègues et de me faire connaître auprès de la clientèle et des confrères référents.
Il n’y a donc eu aucune surprise après “la signature”. J’ai en outre été fort bien conseillé par mes associés qui m’ont fait bénéficier de leur expérience en ce qui concerne les nombreuses démarches bancaires, fiscales et administratives qui, pour un futur cogérant de petite entreprise, peuvent paraître relativement dissuasives.
L’association avait d’ailleurs été préparée un an à l’avance. Ce changement de statut ne modifie en aucun cas ma relation avec les clients et le personnel de la clinique, mais implique un investissement plus important dans le fonctionnement de l’entreprise. L’association me permet en outre de mieux organiser mon emploi du temps professionnel et, par conséquent, de mieux ménager ma vie privée.
Après deux années de salariat et de collaboration libérale, je me suis associé à quatre confrères pour créer une société d’urgences à domicile. Transiter par le statut de collaborateur permet de dédramatiser les difficultés de l’exercice libéral (organismes administratifs, comptabilité, facturation). L’étape de l’association, lors d’une création, paraît alors moins fastidieuse.
Notre activité est principalement concentrée la nuit et notre emploi du temps est modulable en ce qui concerne les astreintes de consultations. Mais le statut de gérant demande beaucoup de travail supplémentaire, que nous avons réparti selon les envies de chacun. Nous partageons, à part égale, les astreintes et les tâches administratives. Les informations sont synthétisées et transmises aux autres associés par mails ou lors de réunions hebdomadaires. Ce surplus de travail doit être comptabilisé pour chaque associé et intégré le plus possible à son temps d’astreinte. Contrairement au salariat, les revenus ne sont pas systématiquement proportionnels aux horaires de travail. Les divergences d’opinions sont à la fois intéressantes et génératrices de difficultés lors des prises de décisions. Cela nous astreint à des règles rigoureuses. Il faut apprendre à désamorcer les conflits et toujours garder les objectifs et les projets en tête. La position du salarié, qui peut se consacrer pleinement à l’exercice de sa profession, est parfois enviable. Mais gérer une entreprise libérale est particulièrement motivant. L’intérêt est plus personnel. Quant à l’association, elle représente un potentiel de développement bien plus important. Le plus difficile reste de l’exploiter : la communication, l’organisation et la rigueur sont des clés de réussite.
Commebeaucoupde confrères et de consœurs maris et femmes, nous sommes associés (via une société civile de moyens) depuis vingt-cinq ans et nous employons un salarié à trente-cinq heures. Nous n’avons pas envisagé d’autre option, sans doute en raison de la génération à laquelle nous appartenons : le vétérinaire était forcément libéral, donc deux vétérinaires étaient forcément associés. Si nous avons réfléchi à une autre solution par la suite, en raison de la meilleure couverture sociale de la femme salariée, cela n’a été que de façon fugace. Que l’un soit le patron de l’autre n’était pas dans notre schéma mental.
Quoi qu’il en soit, travailler en couple n’est pas toujours idéal. Si une complémentarité des compétences est possible, cela fait perdre l’avantage de l’allégement des responsabilités, rend difficile la prise de congés et confine le couple dans un environnement presque fermé (même lieu de travail, mêmes collègues, mêmes amis, etc.)… et bien souvent le sujet médical revient dans la conversation. Quant à nos aides, s’ils restaient quelques mois au début, désormais ils se “sédentarisent” volontiers. Nous nous sommes plu à croire que notre charisme n’y était pas étranger, mais il s’agit plutôt d’une évolution des jeunes générations. Nous hésitons à nous “marier” professionnellement avec un troisième, mais les plus jeunes, eux, voient bien les avantages, notamment horaires, du salariat, sans parler des conditions proposées aux jeunes femmes qui ont des projets de famille. Au final, nous ne regrettons pas notre choix de rester indépendants, à deux. Mais d’ici à quelques années, et pour terminer notre carrière plus calmement, une association avec un tiers nous permettrait de partager le poids des responsabilités, à défaut de devenir nous-mêmes salariés, ce qui ne nous satisferait probablement pas après tant d’années !
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