Un rhinocéros noir rejoint le zoo de Doué-la-Fontaine

Tisa, rhinocéros noir femelle, est arrivée au zoo de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) en août dernier. En provenance du zoo de Cologne (Allemagne), elle a rejoint Binti, Jeremy et Kata-Kata, les trois rhinocéros noirs déjà présents au parc, dans le but, si possible, de former un couple avec l’un des deux mâles et de se reproduire dans le cadre d’un Programme d’élevage européen (EEP). Avec une population actuellement estimée à 3 610 individus, le rhinocéros noir est classé dans les espèces en danger critique par l’Union mondiale pour la nature (UICN) et se trouve en annexe 1 de la Convention de Washington (Cites). Jeremy et Kata-Kata, les mâles qui ont quitté le zoo de Chester (Grande-Bretagne) pour prendre leurs quartiers à Doué-la-Fontaine en 2005, sont respectivement âgés de huit et dix-huit ans. Binti, la femelle de cinq ans, vient pour sa part du zoo de Berlin (Allemagne). A quatorze ans, Tisa est encore nullipare, tout comme Binti qui vient juste d’atteindre la maturité sexuelle (entre quatre et sept ans chez les femelles).

Parmi toutes les espèces de rhinocéros, les noirs ont subi le plus grand déclin

Originaire d’Afrique, le rhinocéros noir vit principalement à l’Est et au Sud, dans les savanes herbeuses et arbustives, ainsi que dans la brousse tropicale. Autrefois, il était également présent dans les savanes d’Afrique de l’Ouest, où il s’est vraisemblablement éteint. Parmi toutes les espèces de rhinocéros, les noirs, extrêmement recherchés pour leurs cornes utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique, ou encore pour la fabrication de dagues traditionnelles au Yémen, ont subi le plus important déclin du XX^e siècle. Alors que la population était estimée à environ cent mille individus dans la nature en 1960, leur effectif est tombé à soixante-cinq mille en 1970 puis à deux mille trois cents en 1992. A partir de 1995, les mesures de protection et les dispositions antibraconnage drastiques, prises particulièrement par la Namibie et l’Afrique du Sud, ont abouti à la création de véritables zones protégées qui ont permis de stopper le déclin de l’espèce. La population en captivité s’élève à deux cent dix individus, détenus par les divers parcs animaliers mondiaux, dont moins de quatre-vingts en Europe.