Les cas de listériose en France augmentent depuis 2006 - La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008

Santé publique. Listeria monocytogenes

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Produits crus et teneur en sel des aliments sont des pistes de recherche.

Le nombre de cas de listériose en France a été divisé par trois entre1987et1997, avec une décroissance particulièrement importante chez les femmes enceintes et les personnes non immunodéprimées. L’incidence a continué de diminuer jusqu’en 2001, puis s’est stabilisée jusqu’en 2005 (221 cas). Mais cette tendance s’est inversée en 2006 avec une hausse du nombre de cas (290) qui s’est poursuivie l’an dernier (319). C’est ce que révèle une étude publiée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en juillet dernier(1). Cette augmentation des cas est également observée dans plusieurspayseuropéensdepuis1999 (Allemagne, Irlande, Lituanie, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Danemark et Finlande).

La recrudescence des cas de listériose concerne particulièrement les personnes âgées de plus de soixante ans ou immunodéprimées, ainsi que celles qui souffrent de certains cancers (du poumon, colorectal, leucémie lymphoïde chronique). Elle touche aussi bien les hommes que les femmes. Le taux de létalité engendrée par l’affection, en revanche, n’a pas varié (entre 20 et 30 %).

L’émergence d’une souche particulière n’est pas en cause

Selon les investigations épidémiologiques menées, la recrudescence de l’incidence de la listériose n’est pas due à l’émergence d’une nouvelle souche de Listeria monocytogenes. En outre, les signalements d’alerte (centralisés à la Direction générale de l’alimentation) sur des produits non conformes vis-à-vis de L. monocytogenes, qui donnent lieu à des retraits et à des rappels de produits, n’ont pas augmenté depuis 2005. De plus, le taux de contamination par la bactérie des aliments prélevés au niveau de la distribution, dans le cadre des plans de surveillance réalisés chaque année par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, a diminué de 1993 à 2006.

S’il n’y a donc pas d’éléments en faveur d’une présence accrue de denrées contaminées dans les rayons, l’existence de nouveaux types de produits vecteurs de contamination, qui favorisent la multiplication de L. monocytogenes, ne peut être exclue. Selon les auteurs de l’étude, il serait nécessaire d’évaluer la possibilité que la consommation accrue de produits crus, tels que les sushis et les poissons marinés, soit à l’origine de nouveaux cas.

L’allongement des dates de conservation est peut-être un facteur de risque

Deux autres pistes d’investigation sont avancées. La première consisterait à étudier l’influence des modifications technologiques, telles que la baisse de la teneur en sel dans les produits agro-alimentaires – recommandée par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments en 2002 – sur la croissance bactérienne dans les aliments.

La seconde est l’impact de l’allongement des dates limites de consommation (DLC) des aliments, pratiqué par les professionnels de la distribution, pour qu’elles soient les plus éloignées possibles de la date de fabrication. Des produits contaminés à faible dose au niveau de la production pourraient ainsi atteindre des taux de contamination suffisants pour infecter une personne aux défenses immunitaires affaiblies.

En outre, les épidémiologistes de l’InVS n’excluent pas que d’autres traitements que les immunosuppresseurs puissent contribuer à rendre une personne plus sensible à L. monocytogenes. Cela a été déjà évoqué dans le passé pour des traitements qui augmentent le pH gastrique.

  • (1) « Recrudescence des cas de listériose en France », Véronique Goulet et coll., InVS, juillet 2008.

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