Anne-Marie Le Roueil, présidente du SNPCC
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Auteur(s) : M. N.
Anne-Marie Le Roueil, présidente du Syndicat national des professionnels du chien et du chat : Je représente un syndicat de professionnels, il est donc de ma responsabilité de défendre ce pourquoi j’ai été élue. L’éducateur canin est le maillon de la filière qui arrive tout de suite après l’éleveur. C’est l’expertise d’un professionnel face à une “nébuleuse” difficilement identifiable pour le propriétaire de chien. Dans un premier temps, nous trouvons l’éleveur avec la sélection de ses reproducteurs, ses techniques de travail, l’attention qu’il porte à la socialisation de ses chiots. C’est lui qui pose la première pierre. Ensuite, nous savons tous que ce travail peut être détruit en totalité ou en partie par les maîtres s’ils ne sont pas suivis. C’est là qu’intervient l’éducateur canin. Education du chiot, puis de l’adulte, méthodes positives, aujourd’hui l’éducation a évolué, tout comme les grands principes de l’élevage. Tout le monde est gagnant dans cet échange : l’éleveur est assuré que son chiot sera encadré par quelqu’un de compétent et l’éducateur connaît le travail de l’éleveur.
Lors d’un séminaire sur le comportement, j’avais dit que l’éducateur canin était le SAV de l’éleveur : supplément accompagnateur vainqueur ! Il y a longtemps que le Syndicat national des professionnels du chien et du chat (SNPCC) dit que nous faisons tous partie d’une même filière…
A.-M. Le R. : Vous ne pouvez pas parler d’une profession inexistante face à plus d’un millier d’éducateurs canins, ni d’une profession non diplômée puisqu’il existe un diplôme de niveau IV : le brevet professionnel d’éducateur canin. Le SNPCC est, depuis toujours, à l’origine de la mise en place de tous les diplômes canins et félins ! Il y a plus de vingt ans, nous demandions la création d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) pour l’éleveur canin. Aujourd’hui, nous avons un brevet d’études professionnelles agricoles (Bepa) et un baccalauréat professionnel élevage, des référentiels sur lesquels nous avons beaucoup travaillé, en partenariat avec la Direction générale de l’enseignement et de la recherche. Il y a cinq ans, nous avons obtenu un diplôme en éducation canine.
Défendre une profession, c’est lui donner une légitimité au travers de ses formations et de ses diplômes. La formation, c’est tirer une profession vers le haut, c’est permettre l’identification claire des différents acteurs. Nous continuons dans cette voie, en association avec la Société francophone de cynotechnie (SFC), pour mettre en place une qualification professionnelle, comme le certificat d’études pour les sapiteurs au comportement canin et accompagnement des maîtres (Cesccam). Il est dans notre rôle de prendre notre avenir en main.
A.-M. Le R. : En nous associant à la SFC, un organisme formateur reconnu en cynophilie, nous marquons notre volonté d’identification claire de notre profession. Le Cesccam permettra d’uniformiser, au niveau national, les formations qui seront dispensées aux maîtres, mais aussi d’égaliser le niveau des connaissances scientifiques du comportement canin. Nous avons travaillé avec Bertrand Deputte (docteur en éthologie, ENVA) comme chef de projet. Il s’agit là d’un travail intéressant, parfois de remise en question personnelle. Il a été très enrichissant pour moi d’écouter ce que cet universitaire avait envie de m’apprendre, pour que je puisse moi-même faire passer le message auprès de “mes” éducateurs. Ont travaillé avec nous des vétérinaires et des vétérinaires comportementalistes, mais aussi des éducateurs. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, mais le groupe de travail qui a conduit à la naissance du Cesccam a vraiment fait du bon boulot. Chacun à l’écoute de l’autre, nous avons permis la mise en place d’un premier Cesccam mi-septembre et la réactivité des éducateurs a été à la hauteur de notre travail. Leur volonté de formation s’exprime par l’affluence des inscriptions (près de cent !). Et pourtant, pas de langue de bois de notre part, ils savent que nous nous battons encore pour faire reconnaître cette formation, aussi étrange soit-il !
A.-M. Le R. : Cette formation Cesccam a démontré que la coopération interprofessionnelle existe déjà sur le terrain. Notre référentiel a été préparé par un collège de professionnels du monde animal, comme je vous l’ai précisé. Nous avons d’autres projets pour l’avenir et ceux qui souhaitent s’impliquer avec nous sont les bienvenus. Bien entendu, il y aura toujours des détracteurs qui chercheront à nous opposer aux vétérinaires. Certains se construisent dans la division. Pour notre part, nous souhaitons rester dans une démarche positive et qui est le reflet de ce que vivent aujourd’hui nos adhérents, éleveurs et éducateurs, avec leur vétérinaire. C’est le reflet de situations concrètes, vécues au quotidien. Mon syndicat a toujours tendu la main à la profession vétérinaire pour travailler de concert sur les référentiels de formation et pour développer davantage les collaborations de terrain entre les praticiens et les éducateurs en charge des chiens de la clientèle vétérinaire. Le Conseil supérieur de l’Ordre et le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral n’ont jamais émis de réserves sur cette collaboration, du moins à ma connaissance. Espérons que nos liens se renforceront davantage à l’avenir.
A.-M. Le R. : Rien, et là encore, certains ont cherché à nous opposer. Cependant, je représente des professionnels de l’éducation canine. Vous travaillez pour une revue vétérinaire. Imaginez que des bénévoles proposent d’effectuer l’évaluation comportementale… Que pensez-vous que serait la réaction du SNVEL ? Il est important que, dans tous les domaines, chacun sache où est son rôle, où sont ses compétences. Loin de moi l’intention de dénigrer des personnes bénévoles, d’autant que j’en fais partie, mais le SNPCC se doit de défendre les intérêts des professions qu’il représente. C’est sa raison d’être.
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