Nouveautés législatives
Gestion
QUESTIONS/RÉPONSES
Auteur(s) : Sophie Czuwak
Plusieurs lois récentes ont apporté des modifications à la durée du temps du travail, notamment au régime des heures supplémentaires pour les salariés.
L’idée qui a prévalu à la loi du 21 août 2007 est d’accorder plus de souplesse au sein des entreprises pour aménager elles-mêmes les temps de travail et, en particulier, fixer le contingent des heures supplémentaires en tenant compte des spécificités de leurs activités.
La durée légale du travail reste inchangée. Elle est de 35 heures par semaine ou 1 607 heures par an. Cette durée légale s’applique aux salariés, soumis au Code du travail. En revanche, elle ne concerne pas les personnes qui exercent à titre libéral ni les cadres. Un salarié qui travaille habituellement en deçà de cette durée est considéré comme à temps partiel. Celui qui travaille au-delà de la durée légale sera considéré comme ayant effectué des heures supplémentaires.
Le travail effectif est le temps réellement pris en compte pour calculer la durée du travail. Il est défini comme étant la durée au cours de laquelle le salarié est sous la responsabilité de son employeur pour effectuer le travail qui lui est demandé, sans pouvoir vaquer à des occupations personnelles. Ainsi, les temps de restauration et de repos n’entrent pas, en principe, dans le calcul de la durée de travail effectif. Sont aussi exclus les trajets entre le domicile et l’entreprise.
Sauf s’il existe des dérogations qui tiennent en général à la spécificité de l’activité de l’établissement qui l’emploie, un salarié ne peut pas travailler plus de 10 heures par jour, 48 heures par semaine ou encore 44 heures en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives. Le repos quotidien est de 11 heures au minimum et les salariés doivent également bénéficier d’un repos hebdomadaire de 24 heures auquel s’ajoutent les heures de repos quotidien. Ces durées maximales sont aussi applicables aux salariés qui effectuent des heures supplémentaires.
Les lois du 21 août 2007 et du 20 août 2008 ont modifié ce régime. Il en résulte, pour les entreprises et les salariés, une plus grande liberté d’organisation pour fixer et organiser les heures supplémentaires. Le principe selon lequel le contingent de ces heures est défini par convention collective, accord de branche ou d’entreprise subsiste. Les règles du repos compensateur sont désormais aménagées dans ces mêmes conditions. Les heures supplémentaires sont celles qui, effectuées à la demande de l’employeur, le sont au-delà de la durée légale du travail. Un accord implicite de l’employeur permet également d’effectuer des heures supplémentaires. Le contingent annuel de ces heures est fixé par convention ou accord collectif. Pour les salariés vétérinaires, ce contingent, déterminé par décret, est de 220 heures par an et par salarié dans chaque structure.
La contrepartie d’heures effectuées au-delà de la durée légale du travail est une rémunération plus élevée pour ce temps de travail. La majoration des heures supplémentaires est ainsi fixée à 25 % pour les vétérinaires salariés. Toutefois, dans le cadre de la modulation du temps de travail où l’horaire hebdomadaire de 35 heures est calculé sur l’année civile, seules les heures supplémentaires travaillées au-delà de la 43e heure ouvrent droit à cette majoration. Mais il est tout de même indiqué, dans l’accord cadre, que les heures supplémentaires doivent, de préférence, donner lieu à des heures de récupération, c’est-à-dire un repos compensateur équivalent. Depuis la loi de 2008, les heures supplémentaires qui donnent lieu à un repos compensateur équivalent ne s’imputent pas sur le contingent annuel d’heures supplémentaires.
Dès que le salarié a cumulé sept heures de repos compensateur, il peut poser une demi-journée ou une journée de congés. Le bulletin de paie doit systématiquement indiquer le nombre d’heures de repos compensateur cumulées. Le salarié doit en bénéficier dans les deux mois qui suivent le moment où il a acquis le droit à un repos compensateur. Par exception et dans la mesure où ce congé dû au titre d’un repos compensateur ne peut être accolé à des congés annuels pris entre le 1er juillet et le 31 août, ce délai de deux mois est suspendu pendant cette période estivale. En outre, l’employeur ne peut refuser le repos demandé par le salarié, sauf en cas de raisons impératives liées à l’activité de l’entreprise.
• Temps de travail et périodes d’astreinte. Les astreintes sont des temps au cours desquels le salarié est à son domicile, ou à proximité, dans le but de pouvoir se rendre rapidement sur le lieu de travail si nécessaire. Pour les vétérinaires salariés non cadres, les heures d’astreinte sont dédommagées par le versement d’une indemnité forfaitaire, sauf s’ils bénéficient d’un logement de fonction. Une intervention effectuée au cours de la période d’astreinte sera considérée comme du temps de travail effectif et sera rémunérée comme tel.
• Récupération des heures supplémentaires. A titre expérimental et pour une durée de deux ans, depuis le 1er janvier dernier, le salarié et l’employeur peuvent décider que le repos compensateur de remplacement pourra être converti, en partie ou en totalité, en une majoration salariale d’au moins 25 %. Cette conversion peut être mise en œuvre même si l’accord applicable aux salariés ne le prévoit pas. En outre, des avantages sociaux s’appliquent à ces rémunérations.
S. C.• Le temps consacré à l’habillage et au déshabillage est-il pris en compte dans le calcul de la durée du travail ?
En règle générale, le temps d’habillage et de déshabillage n’est pas considéré comme du travail effectif. Toutefois, le règlement intérieur, la convention collective applicable ou un accord négocié au sein de l’entreprise, voire le contrat de travail, peuvent prévoir de considérer ce temps comme du travail effectif, notamment si le port d’une tenue particulière est obligatoire.
• Les pauses sont-elles réglementées ?
Oui, il existe des règles applicables aux temps de pause et de repos. Par exemple, lorsque le travail quotidien dépasse 6 heures, le salarié doit disposer d’un temps de repos d’au moins 20 minutes. La convention collective peut prévoir une pause plus longue.
• Le contingent des heures supplémentaires s’applique-t-il à tous les salariés ?
Certaines catégories de salariés (cadres ou assimilés) sont exclues du contingent des heures supplémentaires, car ils occupent des postes incompatibles avec le respect d’un horaire de travail.
• Que se passe-t-il si le salarié n’a pas pris ses congés de récupération pendant la période de deux mois ?
Si le salarié n’a pas réclamé auprès de son employeur le bénéfice de son repos compensateur dû au titre des heures supplémentaires qu’il a effectuées, celui-ci n’est pas perdu pour autant. L’employeur est en effet tenu de lui demander de prendre ses jours de repos dans un délai maximal d’un an.
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