C’est parti pour le Vendée Globe, une histoire de passion

Une épreuve mythique qui fait rêver. Un tour du monde en solitaire à la voile sans assistance. Pour Jean-Pierre Dick (A 91), le rêve est réalité. Le 9 novembre dernier, il s’est élancé des Sables d’Olonne pour sa deuxième participation au redoutable mais tant attendu Vendée Globe. Les 23 680 milles nautiques à parcourir en quelque trois mois et le passage des légendaires cap de Bonne-Espérance et cap Horn contribuent à en faire le Graal des navigateurs solitaires qui y tutoient le 60^e parallèle, à contourner le pôle Sud. Un défi que notre confrère a déjà relevé il y a quatre ans. Il avait alors réalisé une belle performance, se classant sixième après une série d’avaries et plusieurs jours passés à éviter les icebergs.

Cette année, la compétition est relevée, en raison tant de la qualité des participants que des conditions météorologiques particulièrement difficiles dans le golfe de Gascogne qui, dès les premiers jours, ont obligé plusieurs skippers à faire demi-tour pour effectuer des réparations, voire à abandonner. Sur les trente bateaux au départ, il en restait vingt-six au 25 novembre, Jean-Pierre Dick occupant alors la troisième place, derrière Loïck Peyron et Sébastien Josse. Il se trouvait dans l’hémisphère Sud, aux prises avec plusieurs solitaires prêts à en découdre. Considéré comme une sorte “d’ovni” lors de la dernière édition, il est désormais l’un des concurrents à surveiller, puisqu’il fait partie des cinq susceptibles de gagner, cités dans le milieu de la navigation. Une reconnaissance de taille que lui valent ses performances passées, mais aussi sa préparation rigoureuse. Le Vendée Globe est en effet l’aboutissement de quatre ans de travail minutieux, notamment pour acquérir une condition physique et sportive irréprochable, indispensable pour affronter les trois mois en mer durant lesquels les skippers ne dorment que par périodes d’une heure, complétées par des siestes de quinze minutes dans le froid, l’humidité permanente, le bruit du bateau et des voiles… et un intérieur spartiate. Cardiotraining, musculation, étude des phases de sommeil, etc., les hommes sont aiguisés au même titre que leurs bateaux, à la pointe de la technologie. Pour parvenir à ce résultat, une équipe se mobilise des mois durant. Jean-Pierre Dick peut ainsi compter sur Luc Talbourdet, son bras droit, qui ne laisse rien au hasard avant et pendant la traversée. Il reste ainsi en lien constant et direct avec le navigateur. A terre comme en mer, le Vendée Globe est avant tout une histoire de passion.