Nouveauté en droit du travail
Gestion
QUESTION/RÉPONSES
Auteur(s) : Marine Neveux
Ce nouveau moyen de rompre le contrat de travail doit désormais prendre sa place entre les deux autres, unilatéraux, que sont la démission et le licenciement.
Il existe aujourd’hui un nouveau mode de rupture à l’amiable d’un contrat à durée indéterminée. Cette procédure est entrée en vigueur à la suite de la promulgation des textes d’application de la loi du 25 juin dernier. Son originalité est que la loi elle-même organise la négociation de la rupture conventionnelle. Ce nouveau moyen de mettre fin au contrat de travail doit prendre sa place entre les deux modes unilatéraux de rupture que sont la démission et le licenciement. Depuis le 20 juillet dernier, l’employeur et le salarié peuvent ainsi rompre leur relation de travail d’un commun accord, et cela va encore plus loin puisque cette rupture comporte des dispositions spécifiques.Toutefois, elle ne peut être imposée par l’une ou l’autre des parties.
Les parties au contrat conviennent du principe de la rupture lors d’un ou de plusieurs entretiens. Une circulaire de la Direction générale du travail précise en effet qu’il « est nécessaire que les parties procèdent au moins à un entretien préparatoire ». Il n’y a pas, en revanche, de formalisme particulier imposé pour ces entretiens. La prudence veut néanmoins que le salarié soit convié par écrit, afin de garder une trace en cas de litige éventuel. Il peut se faire assister par un autre salarié de l’entreprise ou par un conseiller extérieur, de même que l’employeur si le salarié se fait assister. L’employeur doit alors en informer son salarié, comme le salarié aura informé au préalable l’employeur qu’il est assisté. Il faut que la liberté de consentement soit totale. Ainsi, si un seul entretien est programmé, il convient de laisser passer au moins une nuit pour obtenir un accord libre et éclairé. Deux entretiens sont préférables et, pour éviter tout souci ultérieur, ils auront lieu durant le temps de travail et sur le site de l’entreprise.
Cette rupture conventionnelle ne concerne que les contrats à durée indéterminée (elle n’est donc pas prévue pour les contrats à durée déterminée). Une convention est élaborée conjointement par l’employeur et le salarié. Elle définit les conditions de la rupture (montant de l’indemnité, date de fin du contrat). Le document est daté et signé avec la mention manuscrite « lu et approuvé ». Ensuite, chaque partie dispose d’un délai de quinze jours calendaires, qui débute le lendemain de la date de la signature de la convention et se termine le quinzième jour à minuit, pour se rétracter. Cette rétractation peut prendre plusieurs formes, dans la mesure où la date de réception par l’autre partie peut être attestée.
Une fois ce délai passé, la validité de la convention est subordonnée à son homologation par le directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
L’employeur envoie donc la demande d’homologation avec un exemplaire de la convention, de préférence par lettre recommandée avec accusé de réception. A réception de la demande, le directeur départemental du travail dispose de quinze jours ouvrables pour vérifier qu’il y a bien eu liberté de consentement des parties. En l’absence de réponse, ce délai vaut homologation de la convention. La rupture du contrat de travail ne peut intervenir que le lendemain de l’homologation.
La rupture ouvre droit à des indemnités exonérées et au chômage. Ainsi, le salarié reçoit une indemnité de rupture dont le montant est au moins égal à l’indemnité légale de licenciement. Son montant ne peut donc être inférieur à un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté, auquel il faut ajouter deux quinzièmes de mois par année au-delà de dix ans dans l’entreprise. La rupture conventionnelle ouvre également droit à l’indemnité de chômage, laquelle n’est soumise ni aux cotisations sociales, ni à l’impôt sur le revenu. Ce droit au chômage constitue une garantie pour le salarié qui est assortie, bien entendu, du respect des conditions de droit commun (par exemple, recherche active d’emploi, etc.).
Cette nouvelle voie de rupture a pour objet de mettre un terme au contrat de travail. La transaction, quant à elle, est un contrat qui permet de résoudre un litige, actuel ou à venir, afin d’éviter de saisir le conseil des prud’hommes. Elle est principalement utilisée, en droit du travail, pour résoudre un contentieux comme le licenciement ou la démission. L’objet de la transaction est donc de tirer les conséquences d’une rupture du contrat de travail autre que conventionnelle. En termes d’incidence, la rupture conventionnelle ne devrait ainsi pas réduire massivement le nombre des transactions.
Sources :
- loi n° 2008-596 du 25/6/2008 (parue au Journal officiel du 26/6/2008) ;
- décret n° 2008-715 et arrêté du 18/7/2008 (parus au Journal officiel du 19/7/2008) ;
- arrêté du 28/7/2008 (paru au Journal officiel du 6/8/2008).
• La rupture conventionnelle n’est pas applicable aux ruptures négociées pour motif personnel ou économique, qui bénéficient d’autres garanties, aux licenciements économiques, etc.
• Le contrat de travail continue à s’exécuter durant toute la période d’élaboration et d’homologation de la convention (sauf accord des parties).
• Si rétraction il y a pendant la période prévue de quinze jours, elle peut prendre forme par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception, ou une lettre remise en main propre contre une décharge mentionnant la date de remise. Il n’est pas obligatoire de fournir un motif à la rétractation.
• Le rejet de l’homologation doit être motivé. Cela peut être, par exemple, des erreurs de procédure, une absence de liberté de consentement, etc.
• Faut-il respecter une période de préavis ?
Dans le cadre de la rupture conventionnelle, il n’y a pas nécessairement de préavis, car il s’agit d’un accord bilatéral, et non unilatéral, pour lequel les deux parties fixent la date de fin de contrat.
• Cette rupture s’applique-t-elle à n’importe quel salarié, même protégé ?
Oui, elle peut, par exemple, intervenir entre un employeur et un représentant syndical.
• La demande d’homologation a-t-elle une forme particulière ?
Elle s’appuie sur un formulaire réglementaire qui comprend quatre niveaux d’informations : un sur les parties, un sur le déroulement des échanges, un sur la convention de rupture et un réservé à la décision du directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
• Un recours peut-il être formé ?
Oui, devant le conseil des prud’hommes avant l’expiration d’un délai de douze mois à compter de la date d’homologation.
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