Les disques durs réseau sont une solution d’archivage adaptée au cabinet vétérinaire

Lieu d’exercice de l’art vétérinaire, la clinique centralise de nombreuses activités “périphériques” comme la conservation de la comptabilité, des dossiers des animaux et de tout le contingent d’informations associées (rapports d’analyses, clichés radiographiques, photographies diverses), la veille technique, la bibliographie, etc. Si, dans l’absolu, nombre de documents doivent être conservés sous forme papier, le processus de dématérialisation de cette abondante documentation est possible grâce à une accessibilité croissante des progrès de la micro-informatique. L’explosion des espaces de stockage, par exemple, permet de conserver assez simplement des milliers de photographies en haute résolution, ainsi que des cas cliniques, et les rend accessibles à tous les postes informatiques susceptibles d’utiliser ces informations.

Plusieurs solutions facilitent l’accès partagé des ressources du réseau

Il existe des astuces basiques pour publier des ressources, en partageant les disques durs sur chaque poste du réseau. Cependant, la centralisation de ces informations au sein d’un véritable espace de stockage mutualisé, simple d’emploi et sécurisé, peut représenter un progrès certain en termes de cohérence dans la gestion. Cet espace de stockage peut être hébergé au sein d’un serveur dédié et multifonction, qui est un ordinateur à part entière. Quand cela n’est pas nécessaire, seul l’espace de stockage est dédié : il s’agit des Network Attached Storage (NAS). Les NAS, également appelés disques durs réseau ou espaces de stockage autonomes sur un réseau informatique, ont longtemps été des outils chers et réservés à de grandes entreprises soucieuses de faire des sauvegardes rapides et de large volume. Le développement exponentiel des besoins de stockage et des capacités des disques durs a conduit à la conception de solutions robustes, qui utilisent des systèmes Linux embarqués pour un coût bien plus raisonnable. Elles peuvent ainsi être implantées dans des très petites, petites et moyennes entreprises (TPE et PME), voire au sein d’un réseau domestique et personnel. Le cabinet vétérinaire devient donc un espace de choix pour l’installation d’un tel périphérique, dont le rapport qualité-sécurité-prix est particulièrement intéressant.

Le NAS n’est pas uniquement une affaire de capacité

L’acronyme NAS recouvre une offre variée qui mêle des constructeurs informatiques traditionnels, des spécialistes de stockage et des spécialistes réseaux, parmi lesquels Dell, HP et Western Digital pour les plus grands, mais également Iomega et Synology. Ces derniers rivalisent d’ingéniosité pour proposer des petits serveurs autonomes, à mi-chemin entre le serveur applicatif pur et le simple espace de stockage. Les petits modèles offrent des capacités qui s’échelonnent de 500 Mo à 2 To, des solutions plus poussées proposant jusqu’à 7,5 To. Toutefois, la capacité de stockage ne suffit pas à expliquer la différence de prix entre les constructeurs et les modèles. L’offre est bien plus complexe, notamment en termes de performances logicielles et matérielles, de capacités induites et de services associés, ainsi qu’au niveau des systèmes de sécurisation de données et du nombre de licences accordées pour un usage sur site.

Les conditions d’implantation et le nombre d’utilisateurs conditionnent le choix

Comme tout investissement, l’achat d’un périphérique informatique aussi crucial est orienté par son usage, qui va de l’archivage simple à la capture de données issues de la vidéosurveillance en passant par la sauvegarde centralisée, le stockage de données multimédias, etc. Le nombre d’utilisateurs simultanément connectés détermine, quant à lui, la capacité d’accueil et la puissance nécessaire.

Le choix du boîtier dépend des évolutions prévues pour le stockage et de l’emplacement choisi pour l’installation. Par exemple, une “tour” est à privilégier sous un bureau. Les cliniques qui disposent d’un équipement informatique plus centralisé opteront pour un format rack, plus simple à installer dans une baie spécifique. Certains modèles sont équipés de petits écrans LCD, en façade, qui permettent d’effectuer les tâches basiques d’installation et de maintenance sans avoir à passer par un ordinateur.

La connectivité est un point clé pour un usage confortable

Pour relier le NAS au réseau local et aux autres équipements, un port Gigabit Ethernet est aujourd’hui un standard indiscutable. Certains peuvent préférer des modèles qui disposent de ports USB, voire de ports eSATA, qui faciliteront l’augmentation de capacité ou favoriseront le chargement de données issues d’un disque dur portable ou d’une clé USB. Cependant, il faut d’emblée oublier les solutions sans fil, qui n’assurent pas une qualité de service (QoS, Quality Of Service) suffisante, ni des débits pertinents.

Le nombre de baies (ou de disques) utiles peut être déterminé par le nombre d’utilisateurs dans l’entreprise. Chez Netgear, les NAS de deux baies ont été conçus pour les petites entreprises d’un à cinq salariés, ceux de quatre baies sont proposés aux sociétés qui comprennent jusqu’à cinquante employés, tandis que les nouveaux NAS de six baies sont préconisés pour les entreprises dont l’effectif compte jusqu’à deux cents personnes. Il en va de même chez Synology, par exemple, qui propose notamment des baies permettant des extractions des disques durs à chaud (sans éteindre la machine) en cas d’apparition d’une défaillance du disque.

A l’achat, il convient de vérifier la liste des disques compatibles avec le NAS en question. Nombre de constructeurs, comme Qnap Systems, proposent des boîtiers NAS seuls et laissent le client choisir ses disques durs, dans les capacités de son choix. D’autres, par exemple SMC Networks ou LaCie, livrent les NAS avec des disques préinstallés, voire avec un spare disk, c’est-à-dire un disque de rechange.

La sécurité des données du NAS passe par une duplication

Du côté de la sécurité, le NAS est considéré comme un serveur autonome sur le réseau et, à ce titre, il bénéficie de la même protection qu’un poste de travail dans l’entreprise (pare-feu ou antivirus, etc.). En revanche, les données sauvegardées sur le NAS doivent l’être en doublon pour parer toute défaillance d’un disque. C’est l’objectif de la technologie Raid (Redundant Array of Independent Disks).

Selon le degré de sécurisation et le niveau de Raid, la protection des informations sera d’autant meilleure que les données sauvegardées sur un disque sont dupliquées et agencées sur plusieurs disques. Ainsi, la protection Raid 1 (mise en miroir de n disques durs) est la solution la plus simple à implémenter et la moins coûteuse à installer, mais aussi moins efficace en termes d’espace disque, puisque le stockage effectivement disponible est égal au disque dur le plus petit. Avec un niveau de protection Raid 6, en cas de défaillance de deux disques, aucune donnée n’est perdue. Il nécessite cependant cinq disques durs au minimum, avec une perte de capacité d’au moins deux disques pour assurer la redondance et la parité des informations. Par ailleurs, la complexité de mise en œuvre de cette solution et les besoins de calcul pour assurer la répartition des données impliquent un matériel plus coûteux.

De nombreuses offres multiplient les services annexes

Nombre de solutions sont devenues des systèmes “fourre-tout”, qui cumulent de nombreux services : services FTP, DNS, DHCP, partage de fichiers multimédia, serveur iTunes, serveur web avec des bases de données MySQL intégrées et administrables, service DynDNS pour pouvoir consulter des espaces de publication de l’extérieur du site, publication de blogs ou d’albums photos, service de synchronisation d’horloges, etc. Il existe même des services de partage d’imprimantes USB reliées au NAS. L’offre pléthorique sur le marché laisse entrevoir les possibilités immenses de ces appareils.