Les plans de maîtrise doivent inclure les ruminants sauvages

Un yak (Bos grunniens grunniens) élevé en captivité en Belgique montre des signes d’amaigrissement, d’anorexie progressive et rechigne à se déplacer. Son examen par les vétérinaires met en évidence des lésions ulcératives et nécrotiques avec quelques croûtes sur le museau, des écoulements nasaux mucopurulents et de l’érythème mammaire, avec des papules et des croûtes. Sa langue gonflée et cyanosée déborde de la bouche. Sept jours plus tard, il meurt. L’analyse par reverse transcriptase polymerase chain reaction quantitative (RT-qPCR) des échantillons de rate et de moelle osseuse de deux yaks malades confirme la présence du virus de la fièvre catarrhale ovine.

Dans ce cas, les signes cliniques observés sont identiques à ceux des bovins et des ovins. Les lésions, consécutives à l’atteinte endothéliale induite par le virus, sont dues à une coagulation intravasculaire disséminée et à une diathèse hémorragique. Dans leur biotope naturel, les yaks sont rarement exposés aux Culicoides. Toutefois, au regard de la sévérité des lésions et des taux de morbidité et de mortalité, ces animaux apparaissent comme hautement sensibles au virus de la blue tongue.

La source de l’épidémie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 en Europe du Nord n’est pas claire. Le rôle des espèces de ruminants sauvages doit être pris en compte. Tous les sites qui en hébergent doivent être inclus dans les opérations de contrôle et de prophylaxie de la maladie.

• Source : A. Mauroy et coll. : « Blue tongue in captive yaks », Emerging Infectious Diseases, 2008, vol. 14, n° 4, pp. 675-676.