Les épizooties réunissent les académies vétérinaire et des sciences d’outre-mer

C’est autour des « épizooties et zoonoses venues d’au-delà des mers » qu’a eu lieu la première séance commune de l’Académie vétérinaire de France et de l’Académie des sciences d’outre-mer, organisée au siège parisien de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le 28 novembre dernier.

Notre confrère Jean Blancou, membre (unique) des deux académies, était l’artisan de cette rencontre qu’a accueilli Bernard Vallat, son successeur à la direction générale de l’OIE. Ce dernier a rappelé les épizooties majeures qui ont ébranlé l’ordre sanitaire mondial et continuent de le menacer : fièvre aphteuse, maladie de Newcastle, peste porcine africaine, peste bovine, grippe aviaire. Pour sa part, Stephan Ziantara, de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), a présenté la fièvre du Nil occidental et la fièvre catarrhale ovine, deux viroses des pays chauds qui, depuis les années 2000, ont connu la diffusion inattendue que l’on sait. De son côté, Renaud Lancelot a présenté le projet Eden (Emerging Disease in a changing European Environment), coordonné par le Cirad. En croisant différentes disciplines scientifiques avec plusieurs groupes d’affections vectorielles (maladies à tiques, à rongeurs, leishmaniose, fièvre du Nil, paludisme, maladies africaines), ce programme vise à améliorer la surveillance de ces dernières en Europe. Les trois intervenants ont insisté sur la complexité de l’influence des changements environnementaux et des facteurs anthropiques.

Les missions des vétérinaires d’outre-mer ont changé, pas les objectifs

Le président de l’Académie vétérinaire, Claude Milhaud, a rappelé l’œuvre importante des vétérinaires d’outre-mer. Elle a débuté dans la deuxième partie du XIX^e siècle avec les premières mesures sanitaires des vétérinaires militaires et s’est développée dans le cadre de l’administration coloniale. Les vétérinaires civils étaient alors soutenus par l’Institut de l’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux (IEMVT) et, déjà, l’OIE. Leurs activités étaient multiples : pathologie, zootechnie, recherches de terrain et en laboratoire, productions de sérums et de vaccins, valorisations des produits de l’élevage et de la pêche. Elles se poursuivent aujourd’hui à travers la coopération internationale. Si les approches et les moyens ont changé, les objectifs visés restent les mêmes. Dans le cadre de l’une des missions de l’Académie des sciences d’outre-mer, qui consiste à publier des recueils sur les figures marquantes de l’outre-mer, Jacques Serre, son président, a regretté que ces ouvrages n’aient pas encore réservé aux vétérinaires la place qu’ils méritent. Le rapprochement des deux institutions contribuera certainement à combler cette lacune.